La Ville de Montréal demande d'être entendue dans le cadre de la commission parlementaire au sujet des enquêtes sur les policiers. Contrairement au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) qui demande de limiter les pouvoirs d'un Bureau civil, l'administration Tremblay comme l'opposition estiment que le projet de loi 46 «ne va pas assez loin».

«C'est un pas dans la bonne direction, mais ça ne va pas assez loin. Je souhaite que le projet de loi soit revu pour plus de transparence», a indiqué à La Presse Claude Trudel, responsable du comité exécutif de l'administration Tremblay.

L'élu a fait savoir à la commission que la Ville souhaitait être entendue, car ses responsables ne lui ont pas envoyé d'invitation. Pour l'heure, seuls des corps policiers et des groupes sociaux figurent à l'ordre du jour des audiences.

Plus de transparence

Mercredi, le directeur du SPVM, Marc Parent, a témoigné en faveur de la création d'un Bureau civil pour superviser les enquêtes sur la police. Il a toutefois dit souhaiter limiter ses pouvoirs. Claude Trudel refuse de voir une contradiction entre la position de la Ville et son service de police, estimant que son corps policier a plaidé pour plus de transparence. «Sur ce point, on a le même discours.» L'élu refuse toutefois de se prononcer sur la solution qui devrait être retenue, laissant au ministre de la Sécurité publique le soin de trancher sur la «plomberie».

Les trois partis à l'hôtel de ville de Montréal, qui ont adopté à l'unanimité deux motions pour réclamer une unité indépendante pour enquêter sur les événements impliquant des policiers, jugent insuffisants les changements apportés par le projet de loi 46. Celui-ci prévoit qu'un Bureau civil surveillera les enquêtes toujours faites par les policiers.

Projet Montréal aurait lui aussi voulu que Montréal soit entendu. La deuxième opposition réclame ni plus ni moins que le retrait du projet de loi dans une nouvelle motion qui sera présentée à la prochaine séance du conseil municipal. «Plutôt que mettre en place un système autonome et indépendant, comme en Ontario et dans d'autres provinces, on a choisi de créer un Bureau de surveillance des enquêtes. Comme la protectrice du citoyen, nous trouvons que c'est insuffisant. Ça ne saura pas rétablir la confiance du public dans les cas où des civils sont tués ou blessés par la police», a indiqué Alex Norris.

L'opposition officielle, Vision Montréal, a récemment écrit au président de la commission pour être entendue. Le conseiller Réal Ménard dit vouloir être accompagné de l'administration et de la deuxième opposition pour demander des changements au projet de loi. «On veut un mécanisme d'enquête vraiment indépendant. On ne veut pas que ce soit fait par des policiers en fonction.»