Gérald Tremblay songe à se représenter. Maire de Montréal depuis plus de 10 ans, il briguerait peut-être un quatrième mandat. «Il y pense sérieusement», m'a dit Liza Frulla, qui le connaît bien.

Il y a peu de relève dans son parti, Union Montréal. «Son équipe est docile», affirme Georges Bossé. Pas de fortes têtes. Pas de relève. Le président du comité exécutif, Michael Applebaum, pourrait peut-être plonger. André Lavallée, ancien maire de Rosemont, aussi. Mais il traîne un vieux cadavre dans son placard: sa participation à un vol dans un bingo pour le FLQ en 1971.

Certains croient que Montréal a besoin d'un Régis Labeaume, un homme capable d'arracher 200 millions au gouvernement pour construire un amphithéâtre, un «homme qui ferait peur à Québec».

Selon plusieurs, Gérald Tremblay n'est pas cet homme.

Un ex-politicien, qui a déjà assisté à une rencontre entre le maire et des élus de Québec, a été «estomaqué de voir à quel point le maire était méprisé».

- On lui faisait des remontrances, on l'infantilisait, a-t-il dit.

- Et comment le maire réagissait-il?

- Il faisait le dos rond.

Le parti Vision Montréal de Louise Harel bat de l'aile. Il traîne une dette de 635 000$, un boulet à un an et demi du scrutin. Plusieurs reprochent à Mme Harel son côté brouillon et improvisé, sa gestion hyper pointue des dossiers et sa tendance à s'accrocher dans les détails, comme le choix d'une salle pour une réunion.

Au cours des derniers mois, Vision Montréal s'est étiolé. Pierre Lampron, homme de confiance de Louise Harel, a démissionné. La politique l'ennuyait. Trois conseillers, l'attachée de presse et le chef de cabinet sont partis. Ça sent le sauve-qui-peut.

Mme Harel doit choisir un nouveau bras droit. Idéalement, un fédéraliste, mais ça ne se bouscule pas aux portes. Elle traîne un lourd passé: les fusions forcées et ses convictions souverainistes.

Quant à Projet Montréal, parti de l'imprévisible Richard Bergeron, il a le vent dans les voiles, mais un «micro-vent» qui ne déborde pas du Plateau ou de Rosemont, même si une brise timide commence à souffler dans Notre-Dame-de-Grâce et LaSalle.

Projet Montréal n'a plus de dette, mais son chef fait peur. Pour l'instant, le parti est incapable de courtiser les anciennes banlieues qui sont restées fidèles à Gérald Tremblay en 2009.