L'agglomération de Montréal est digne d'une chirurgie du Dr Frankenstein, déplore l'ancien maire de Québec, Jean-Paul L'Allier. Pour lui, les défusions ont profondément handicapé la métropole.

Invité à prononcer un discours lors du conseil général de Projet Montréal, l'ancien maire de la capitale a qualifié de «lourdes» les structures dont la métropole a hérité au lendemain des défusions.

«On est plus forts ensemble. [À Montréal], l'opération a eu lieu, mais pour toutes sortes de raisons, le chirurgien en chef a décidé qu'on pouvait découdre le patient avant que ça soit pris. Et on a décousu allègrement», a déploré M. L'Allier.

«Ça va prendre du temps avant que ça cicatrise, a-t-il ajouté en point de presse. Ça enlève des forces à Montréal. Montréal est affaibli du seul fait qu'on ne peut pas connecter toutes les forces vives ensemble. Un jour, il faudra corriger ça.»

Poussant plus loin, celui qui a été maire de Québec de 1989 à 2005 a ajouté qu'il faudra même «intégrer, pas nécessairement administrativement, les intérêts de la Rive-Sud et de la rive nord en matière de développement pour qu'on partage l'effort, le risque et une partie du bénéfice».

Estimant les fusions réussies à Québec, Jean-Paul L'Allier a même ajouté que le projet de nouvel amphithéâtre n'aurait pas pu voir le jour sans le regroupement des villes de la région de la Capitale.

Même s'il a accepté l'invitation de Projet Montréal, Jean-Paul L'Allier a assuré hier qu'il ne militait pas pour la formation politique et qu'il aurait accepté l'invitation des deux autres partis municipaux de Montréal. «Je ne veux pas m'impliquer dans un parti. Je suis pour Montréal.»