Dette remboursée, embauche prochaine d'un directeur de campagne, début de la sélection des candidats: Projet Montréal a profité de son conseil général hier pour se mettre en mode électoral. Et déjà, la deuxième opposition à l'hôtel de ville dit voir dans l'élection partielle prévue en avril dans le Vieux-Rosemont un important test pour prendre la tête de la métropole en novembre 2013.

«Posez la question aux trois partis municipaux à Montréal et on va tous vous répondre que oui [c'est un important test]. On doit démontrer qu'on est crédibles comme prochaine administration montréalaise», a indiqué le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron.

La métropole doit tenir une élection partielle à la suite de la démission du conseiller Pierre Lampron, qui représentait Vision Montréal, dans le Vieux-Rosemont. La date précise du scrutin doit être fixée lors du prochain conseil municipal, le 20 février, mais tout indique que le scrutin devrait avoir lieu le 29 avril. On évitera ainsi un chevauchement avec une possible élection provinciale, le premier ministre Jean Charest ayant indiqué qu'un scrutin ne sera pas déclenché avant la fin avril.

Dans les corridors du conseil général de Projet Montréal, certains affirmaient que le test électoral sera surtout important pour Vision Montréal. L'opposition officielle avait remporté le district en 2009 avec 42,4% des voies. La candidate de Projet Montréal, Christine Gosselin, avait pour sa part récolté 33,9% des votes contre 23,8% pour Gilles Grondin d'Union Montréal. Reste toutefois à voir si le changement d'allégeance du maire de l'arrondissement, François Croteau, qui a démissionné de Vision Montréal pour passer à Projet Montréal, aura un impact sur le scrutin.

La dette réglée, bonjour la campagne

Projet Montréal a profité de son conseil général pour annoncer à ses membres que la dette héritée de la dernière campagne avait été entièrement remboursée. Et le financement de la prochaine a déjà débuté. «On est déjà à constituer notre trésor de guerre», a indiqué Richard Bergeron. Le chef de Projet Montréal a toutefois prévenu que la cagnotte resterait plus modeste que les deux autres partis qu'il affrontera, soit le parti du maire Tremblay, Union Montréal, et de Louise Harel, Vision Montréal.

Pour les affronter, Projet Montréal se dotera dès 2012 d'un directeur de campagne qui aura ainsi plus d'un an pour préparer l'élection. Déjà, les membres du parti semblent avoir le goût d'en découdre. Le conseil général de Projet Montréal avait d'ailleurs des airs de rassemblement électoral, hier. Invité à prononcer un discours, Richard Bergeron a été ovationné par ses membres qui ont également scandé son prénom à plusieurs reprises.

Les membres ont également profité de leur rencontre pour décider de se doter d'une plateforme électorale qui viendra s'ajouter au programme. Celle-ci servira à mettre de l'avant les projets que Projet Montréal s'engage à réaliser durant son mandat de quatre ans tandis que le programme continuera à tracer les grandes orientations du parti.

Projet Montréal a mis sur pied hier un comité de candidatures pour sélectionner ceux qui seront appelés à défendre les couleurs de la formation en 2013. Plusieurs personnes auraient proposé leurs services en vue du prochain scrutin général. Déjà des candidats ont été désignés, mais leurs noms ne seront dévoilés que dans quelques mois.

Certains aspirants candidats étaient d'ailleurs présents hier. Étienne Coutu, qui avait brigué la mairie d'Outremont en 2009 sous la bannière de Projet Montréal, a indiqué qu'il souhaitait de nouveau se présenter. Celui-ci ne juge pas précipitée la décision de s'engager immédiatement en mode électoral. «On est à moins de deux ans et il peut se passer beaucoup de choses d'ici là.»

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Richard Bergeron dit non à l'élargissement de l'autoroute des Laurentides

Projet Montréal souhaite bloquer l'élargissement de l'autoroute des Laurentides projeté par le ministère des Transports. La deuxième opposition à l'hôtel de ville présentera une motion au prochain conseil municipal pour demander l'abandon du projet d'ajouter une quatrième voie à l'axe autoroutier. «On souhaite que l'argent gouvernemental serve à deux fonctions: réparer les infrastructures qui tombent en ruines et développer le transport collectif. Ce n'est plus le temps d'augmenter la capacité du réseau autoroutier», estime le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron. Ce dernier soutient que les projets routiers mis de l'avant par le gouvernement québécois contribuent à affaiblir la métropole. Pour la première fois, le recensement 2011 a constaté que la banlieue montréalaise compte désormais davantage de résidants que l'île de Montréal.