Une équipe d'Urgence-Environnement a été dépêchée à l'Institut de cardiologie de Montréal en fin d'après-midi mardi pour tenter de récupérer une partie des 16 000 litres de diesel qui s'y sont déversés.

Les appels de plusieurs citoyens, qui habitent près de cet hôpital du quartier Rosemont, ont mis la puce à l'oreille du ministère de l'Environnement. Les résidants se plaignaient d'une odeur de gaz qui émanait des égouts.

Le Ministère a dépêché une équipe qui s'est rendu compte que le déversement était survenu à l'Institut vendredi dernier. «C'est un camion qui a déversé son contenu dans un puits d'observation plutôt que dans le réservoir de diesel», explique Hélène Proteau, directrice régionale du Centre de contrôle de l'environnement de Montréal.

Le diesel qui devait servir à alimenter la génératrice de l'Institut de cardiologie s'est échappé dans le sol et dans les égouts. Mme Proteau a indiqué qu'une «bonne partie» du carburant serait récupérée durant l'opération de pompage qui devait s'achever en soirée mardi. Elle n'a toutefois pas précisé la quantité exacte. Les experts du Ministère doivent d'abord évaluer la vitesse à laquelle le diesel s'est répandu dans le sol.

Le Service de sécurité incendie de Montréal, qui a assisté l'équipe d'Urgence-Environnement, affirme que le déversement de 16 000 litres de diesel ne comporte pas de danger pour la sécurité des citoyens. «Peut-être que les odeurs vont être amplifiées dans les prochaines heures parce que le diesel est manipulé, mais il n'y a pas de danger pour la population», dit Francis Leduc, chef aux opérations du SPIM.

«Un gros accident»

Karel Mayrand, directeur général de la Fondation David Suzuki pour le Québec, est surpris du temps qui s'est écoulé entre le déversement et l'opération de nettoyage.

«Supposons qu'il ait échappé son contenu sur le boulevard Métropolitain, ça aurait été visible. Mais là, comme ça a été déversé dans le sol, c'est moins visible et ça frappe moins l'imaginaire des gens. Mais il reste qu'on vient de mettre 16 000 litres de pétrole dans le sol de Montréal. Ce n'est peut-être pas une catastrophe en soi, mais c'est un gros accident.»

Le ministère de l'Environnement a d'ailleurs ouvert une enquête pour tenter de déterminer les causes de ce déversement. «Ça nous préoccupe de savoir que ç'a pu être aussi facile que ça de se tromper. Dès mercredi [aujourd'hui], un enquêteur va se rendre sur les lieux», a assuré Mme Proteau.