Dans la rue, l'organisme au service des jeunes sans-abri a lancé aujourd'hui sa campagne de financement et espère récolter 3,8 millions $. Fondé il y a 23 ans, Dans la rue a plus que jamais un rôle crucial à jouer, croit le directeur général Aki Tchitacov.

«Les problèmes sont de plus en plus durs, et de plus en plus compliqués. Les jeunes sont aux prises avec de problèmes multiples, et on voit de plus en plus de jeunes avec des problèmes de santé mentale, explique-t-il. Ce ne sont plus seulement des gens à la recherche d'un emploi qui sont à la rue. Certaines personnes travaillent, mais n'arrivent plus à trouver des logements abordables.»

La célèbre roulotte du père Emmett Johns, plus connu sous le nom de Pops, sillonnera encore les artères de la ville pour venir en aide aux jeunes démunis. «Pops avait raison: il faut toujours descendre dans la rue pour rejoindre les jeunes», dit M. Tchitacov.

Au coeur de la mission de Dans la rue, aider les jeunes à retrouver leur estime, les aider aussi à trouver des pistes de solutions. «On construit des ponts avec eux pour les amener à de meilleures places», dit-il.

Les indignés d'Occupons Montréal ont certes vu leur camp démantelé, certains ont pu retrouver leur logement, mais les sans-abris, eux, sont toujours dans la rue.

Depuis sa naissance, Dans la rue a pu tisser des liens solides avec les jeunes, et compte aussi de nombreux exemples de réinsertion réussie, souligne M. Tchitacov. «Il faut rappeler tout le potentiel de ces jeunes, et les accueillir vers un avenir meilleur», dit-il.

À 22 ans, Carl Tremblay est l'un d'entre eux. Il avait 16 ans lorsqu'il a atterri pour la première fois dans la rue, après de longues années à être balloté de centres d'accueil en centres d'accueil par la DPJ. Voler de ses propres ailes lui a pris du temps, dit-il. mais il y est arrivé, grâce à Pops.

«Pops m'a compris», dit le jeune homme.

L'hiver 2012 risque malgré tout d'être difficile: les refuges d'accueil font face à une demande toujours grandissante. Pour répondre à ces besoins, Dans la rue espère amasser 3,8 millions $. L'organisme est en grande partie autofinancé.