L'Agence métropolitaine de transport (AMT) a rendu public, mardi, un plan de développement de 17 milliards de dollars dont l'objectif principal est de faire grimper de 33% la clientèle du métro, des trains de banlieue et des services d'autobus, dans l'ensemble de la région métropolitaine, d'ici à 2020.

La mise en oeuvre du plan Vision 2020 de l'agence gouvernementale, responsable des trains de banlieue et du développement des transports en commun métropolitains, nécessiterait des investissements de 1,7 milliard par année pendant 10 ans.

C'est trois fois la somme qu'alloue actuellement le gouvernement du Québec au développement des transports collectifs dans l'ensemble de la province. Le dernier plan d'immobilisations du ministère des Transports prévoit en effet environ 600 millions par année (2,9 milliards pour 2010-2015) pour les projets d'infrastructures et de matériel roulant de tous les transporteurs publics du Québec.

Le plan décennal de l'AMT s'ajoute au Plan de transport de Montréal (2,4 milliards en 10 ans), au plan stratégique de la Société de transport de Montréal (12 milliards en 10 ans), aux projets du plan de transport durable de Laval et de l'agglomération de Longueuil, sans compter les besoins des transporteurs des couronnes de la banlieue, où l'on observe les plus fortes augmentations annuelles de l'affluence, et ce, depuis plusieurs années.

En présentant ce plan de développement, le président de l'AMT, Joël Gauthier, a annoncé la création du «Comité métropolitain de réflexion sur les sources de financement des projets de transports collectifs pour étudier les nombreux exemples intéressants qu'on retrouve partout dans le monde, et convenir des solutions de financement à mettre en place».

Le plan Vision 2020 propose ainsi plusieurs «pistes de réflexion» afin de créer de nouvelles sources de revenus pour financer l'amélioration des services. Certaines existent déjà, comme les taxes sur l'immatriculation et sur l'essence. Le péage urbain fait l'objet de débats animés depuis presque 10 ans dans la métropole, même si aucun projet précis n'a été préparé, ou rendu public, par quelque autorité que ce soit.

Mais plusieurs de ces avenues n'ont jamais vraiment été envisagées: impôt foncier sur la plus-value des propriétés attribuable à la présence d'un réseau de transports en commun; «droits d'aménagement» payables par les promoteurs immobiliers pour financer en partie la desserte en transports en commun dans les nouveaux quartiers; émissions d'obligations pour financer des projets précis; taxe d'amélioration locale aux commerces et résidences desservies par de nouveaux services, dans certains secteurs définis; échange de crédits d'émissions créés par la réalisation de projets de transports en commun sur une éventuelle Bourse du carbone.

«L'AMT souhaite sortir des sentiers battus, a expliqué M. Gauthier, et aborder la question du financement avec transparence et créativité.»

La réalisation des objectifs d'affluence et de réduction du nombre des automobiles en circulation passe par la mise en service de huit grands projets ciblés par l'AMT, d'ici à 2020 (voir autre texte). Les prolongements du métro, l'achat des nouvelles voitures nécessaires pour y assurer le service et la réfection des infrastructures existantes représentent à eux seuls 10,3 milliards en investissement. C'est plus de 60% de tous les projets prévus au plan de l'AMT.