Quelques centaines de manifestants ont défilé à Montréal cet après-midi pour dénoncer ce qu'ils considèrent comme le laxisme du gouvernement dans l'application de la loi 101 et l'anglicisation du paysage urbain.

La manifestation, organisée par le Mouvement Montréal français (MMF) et le Mouvement Québec français (MMQ), ciblait principalement les commerces s'affichant en anglais. Partis du Square Cabot, près du marché Atwater, les protestataires n'ont pas eu à aller bien loin pour trouver une multitude de cibles.

Selon les manifestants, l'utilisation de noms de commerces anglophones permet à des entreprises de contourner l'esprit de la loi sur l'affichage.

«Où, dans le monde, un pays accepte-t-il que la moitié de son visage soit dans une autre langue que la sienne? C'est une question de fierté!» s'est exclamé le comédien Claude Trudel, porte-parole du MMF.

«On est 3% de parlants français en Amérique du Nord, un village gaulois. Autour, ce sont les Romains. Si on ne se protège pas, c'est terminé», a-t-il lancé à la foule.

Le président du MMQ, Mario Beaulieu, a tenu à inscrire la manifestation dans un mouvement mondial de préservation des différentes cultures.

«C'est la cause de la diversité culturelle et linguistique à travers le monde dans le contexte de la mondialisation», a-t-il expliqué, en ajoutant que l'affichage joue un rôle aussi important dans l'intégration des immigrants.

Les manifestants on symboliquement rebaptisé des commerces sur la rue Sainte-Catherine, transformant Future Shop en «Boutique du futur» et Payless ShoeSource en «Source des souliers bon marché».

La marche s'est terminée devant le magasin La Baie, qui lui, a adapté sa raison sociale à la réalité francophone du Québec, a souligné Mario Beaulieu.

En chemin, des manifestants ont apposé des autocollants sur des vitrines, notamment au magasin Vie W Shop et Bubble Zone, ce dernier annonçant du «Bubble tea and goodness» dans un affichage unilingue anglais.

Deux candidats à la direction du Bloc Québécois, Maria Mourani et Daniel Paillé, ouvraient la marche, aux côtés du député péquiste Yves-François Blanchet.