Une des recrues vedettes de l'opposition à Montréal, le maire de Rosemont-La Petite-Patrie François Croteau, change de camp. Il a claqué la porte de son parti, Vision Montréal, dirigé par Louise Harel, pour se joindre à Projet Montréal.

En point de presse ce matin, il a justifié ce départ par «le manque de vision claire» de Vision Montréal, qu'il juge incompatible avec ses idées politiques. «Il n'y a aucune vision, aucun fil conducteur dans ce programme. C'est un assemblage de mesures pour répondre aux demandes des groupes et de partis.» Il a en outre dénoncé la volonté de centraliser l'administration municipale, un thème cher à Vision Montréal. «Les solutions mur à mur et centralisées à tout prix n'ont plus leur raison d'être», a-t-il déclaré.

Projet Montréal, dirigé par Richard Bergeron, est au contraire «en adéquation totale» avec son engagement politique, a-t-il précisé.  Cet ex-enseignant en gestion des villes et métropoles de l'Université du Québec à Montréal, nouveau venu en politique, a réussi en 2009 le tour de force de déloger un poids lourd de l'équipe Tremblay, André Lavallée.

Depuis deux ans, son administration s'est affairée à implanter des mesures vertes dans l'arrondissement, notamment en luttant contre les îlots de chaleur. C'est d'ailleurs sur ce thème que M. Croteau, 39 ans, a présenté son doctorat en études urbaines à l'UQAM.

Que ce soit pour apaiser la circulation, mettre de l'avant ce qu'il a appelé la «révolution verte» dans l'arrondissement, favoriser l'implantation de toits blancs et de ruelles vertes,«tous ces éléments sont présents de façon implicite dans le programme de Projet Montréal», a affirmé M. Croteau.

C'est au congrès de Vision Montréal, à la mi-octobre, que sa décision de quitter le parti s'est cristallisée, a-t-il précisé.

Présenté comme «un maire rockeur» sur le site de Vision Montréal , le transfuge s'était donné comme mandat en 2009 de «redonner accès à la démocratie à tous» et de faire de la métropole un exemple en matière de développement durable et de transport en commun.

Avec cette acquisition, le parti de Richard Bergeron devient majoritaire dans Rosemont-La Petite-Patrie, où il avait fait élire deux élus sur cinq. Les rapports de force à l'hôtel de ville restent cependant les mêmes, Vision Montréal conservant l'opposition officielle avec ses 16 élus, suivi de Projet Montréal, qui compte maintenant 10 élus.

Le chef du parti, Richard Bergeron, a vu dans cette défection «un geste tout naturel». Il espère voir d'autres élus des deux autres partis traverser la clôture, même s'il n'a confirmé aucune des rumeurs en ce sens. «Je veux que Projet Montréal soit reconnu comme le véhicule naturel pour le ralliement des forces vives de Montréal. C'est le début de cela qui se produit ce matin. Nous allons chercher dans les prochains mois à susciter d'autres ralliements.»

La réaction de Louise Harel est attendue en milieu d'après-midi.