Le Parti québécois a suggéré, hier, de soumettre le dossier du train de l'Est au directeur de l'Unité anticollusion, Jacques Duchesneau. Cette suggestion suit la publication d'une enquête de La Presse intitulée «Le train des promoteurs - Le trajet choisi pour le train de l'Est a entraîné une explosion des coûts».

«Le gouvernement libéral a perdu le contrôle des coûts du train de l'Est», a déclaré hier le député péquiste Nicolas Girard, à l'Assemblée nationale. La facture a bondi de 70% depuis 2008, passant de 390 à 665 millions de dollars.

«Devant les faits troublants qui ont été présentés par La Presse, ce matin, sur l'explosion des coûts et les nombreux promoteurs qui vont faire des affaires d'or, j'aimerais savoir si le ministre des Transports a l'intention de donner un mandat spécial au directeur de l'Unité anticollusion, Jacques Duchesneau, pour enquêter sur le train de l'Est.»

«Dès que l'Agence métropolitaine de transport nous a demandé l'autorisation d'augmenter les coûts du train de l'Est, nous avons immédiatement agi», a répondu la présidente du Conseil du Trésor, Michelle Courchesne.

«Nous avons exigé que le train de l'Est soit soumis à cette politique-cadre et qu'Infrastructure Québec fasse dorénavant partie de toutes les étapes de réalisation du chantier.»

Nicolas Girard a repris l'exemple précis des gares Ahuntsic et Sauvé. En 2008, leur coût de construction était estimé à 6,5 millions. Deux ans plus tard, les soumissions les plus basses, présentées par Catania pour la gare Ahuntsic et Garnier pour la gare Sauvé, totalisaient 24 millions. L'AMT est retournée en appel d'offres. C'est Louisbourg Construction, de l'homme d'affaires Tony Accurso, qui l'a emporté, pour 21,4 millions.

Le ministre de la Justice, Jean-Marc Fournier, a répondu que les enquêteurs de l'Unité permanente anticorruption «sont en mesure de faire toutes les vérifications qu'ils ont à faire».