Le ton a monté hier à l'Assemblée nationale entre péquistes et libéraux après que François Rebello a soulevé le fait que la firme Schockbeton a été retenue comme fournisseur pour la rénovation du pont Mercier.

Schockbeton a pour administrateur Marc A. Bibeau, principal responsable du financement du Parti libéral depuis que Jean Charest en est le chef.

Le contrat de la Société des ponts Jacques-Cartier et Champlain, société d'État fédérale, prévoyait des débours de 56 millions d'Ottawa et de 9 millions de Québec. Dans les annexes, on précise sans autre explication que la firme de Saint-Eustache est le fournisseur des panneaux de béton précontraint. «Je suis atterré, le consortium (la Mohawk Bridge Corporation) n'a pu choisir le meilleur fournisseur de béton!» a lancé le député péquiste.

D'abord, le ministre des Transports, Pierre Moreau, a pris acte de la question et rappelé les propos tenus la veille par Jacques Duchesneau, selon lesquels il y a «une distance entre l'attribution des contrats et les décisions politiques».

En fin de journée, il a apporté un complément de réponse - et haussé le ton. Vérification faite, a-t-il dit, le contrat relève de l'agence fédérale; le ministère des Transports n'a joué aucun rôle dans le choix des soumissionnaires, encore moins de leurs fournisseurs. Selon lui, le député Rebello n'aurait pas osé faire de telles allégations sans le climat délétère qui plane à l'Assemblée nationale. Ces insinuations sont «abjectes» et François Rebello devrait s'excuser, a-t-il dit.

M. Rebello a répliqué de façon aussi virulente: «C'est un contrat de la Société des ponts, mais le ministère des Transports est engagé à faire des chèques à des fournisseurs. Il ne peut pas se cacher!»

À la Société des ponts, le porte-parole Jean-Vincent Lacroix a corroboré la version du ministre Moreau. La Société des ponts a accordé le contrat sans appel d'offres au Mohawk Bridge Consortium. Des ententes qui remontent aux années 30 prévoient que les travaux doivent être confiés à des entrepreneurs autochtones. Il explique que, pour ce premier mandat, ce sont les Mohawks qui ont choisi Schockbeton. Le MTQ n'a pas eu son mot à dire, pas plus que la société fédérale.