Montréal et le Canadien Pacifique (CP) sont sur le point de s'entendre sur une méthode d'intervention pour dévier 85 trains par jour sur une voie de détour en attendant la reconstruction d'un viaduc ferroviaire, au-dessus du chemin Upper Lachine, dans l'ouest de la ville.

Cet encombrant chantier, prévu pour durer jusqu'à l'automne 2012, rend la vie impossible à des milliers d'automobilistes et de piétons depuis le printemps dernier. Il entrave même la circulation des autobus de la Société de transport de Montréal aux abords de la station de métro Vendôme, une des plus importantes dans l'arrondissement Côte-des-Neiges/Notre-Dâme-de-Grâce.

Or, même si la Ville de Montréal a attribué il y a déjà trois mois un contrat de 2,3 millions$ à Louisbourg Construction, pour la construction du remblai où la voie de détour sera aménagée, il n'y a pas d'entente entre la Ville et le CP sur la façon dont ces travaux seront réalisés,

«On espère commencer le plus tôt possible, mais il essentiel de s'entendre d'abord avec le CP, a expliqué hier Philippe Sabourin, chargé de communication à la Ville de Montréal. Il n'est pas question qu'on commence les travaux avant de nous être assuré qu'on va respecter toutes les normes de sécurité en matière de construction ferroviaire.»

Le chemin Upper Lachine, situé à l'ouest du boulevard Décarie, relie entre elles deux des artères de circulation les plus importantes du quartier Notre-Dame de-Grâce: le boulevard Maisonneuve et la rue St-Jacques. Il passe en tunnel sous une voie ferrée du CP où circulent chaque jour 85 trains, qui transportent un total de 33 000 passagers entre l'ouest de la métropole et le centre-ville.

Le viaduc ferroviaire, au-dessus du chemin Upper Lachine, doit être refait. Pendant qu'on démolira l'ouvrage actuel et qu'on construira le nouveau, les trains seront déviés sur une voie de contournement, construite sur un remblai, juste au nord du viaduc actuel. Les critères de construction, le choix des matériaux et les méthodes de réalisation doivent être approuvés par le CP qui est propriétaire de la voie, même si celle-ci n'est plus utilisée que par des trains de banlieue.

Un carrefour congestionné

En attendant, toute la partie sud du chemin Upper Lachine, et une portion du boulevard de Maisonneuve, sont complètement fermés à la circulation. Et ce, même pour les piétons et cyclistes. Le passage en tunnel, qui compte d'habitude quatre voies de circulation, est réduit à deux voies seulement (une par direction). Ces travaux s'ajoutent à la fermeture partielle du boulevard Décarie, à l'angle de Maisonneuve, et compliquent les déplacements des autobus, des automobilistes et des piétons, dans tout le secteur.

Le conseiller municipal de Notre-Dame-de-Grâce, Peter McQueen, un élu de Projet Montréal, deuxième opposition au conseil municipal, estime même que la circulation actuelle, au carrefour d'Upper Lachine et des boulevards Décarie et de Maisonneuve, «est dangereuse».

M. McQueen reproche entre autres à la Ville de Montréal de ne pas avoir modifié le phasage des feux de circulation, au carrefour, pour allonger le temps de passage des piétons.

«On a laissé cela comme avant, dit-il, si bien qu'en ce moment, il y a des feux de piéton qui invitent à traverser une intersection vers des trottoirs qui sont fermés. Il n'y a plus de véhicules qui circulent en direction nord sur le boulevard Décarie, depuis la fermeture de janvier dernier. Mais les feux laissent encore 30 secondes de passage à des automobiles qui ne sont plus là.»

M. McQueen a aussi été informé par un chef d'opérations de la STM que des autobus «perdent jusqu'à 20 minutes» dans les goulots de circulation qui se forment aux entrées et sorties du tunnel, sous le viaduc ferroviaire.

Ces travaux font partie des nombreux chantiers d'infrastructures entrepris par la Ville de Montréal liés à l'implantation du futur Centre universitaire de santé de McGill (CUSM), dans l'ancienne cour de triage Glen.

Ce soir, la Ville de Montréal recevra les doléances de la population locale à l'occasion d'une séance publique du «comité de bon voisinage», qui a été créé expressément pour recueillir le pouls du public tout au long des grands chantiers d'infrastructures, qui se poursuivront jusqu'en 2014.