Le maire de Montréal s'était jusqu'à maintenant abstenu de commenter les mesures d'apaisement de la circulation sur le Plateau. Il voulait «laisser sa chance au coureur». Mais Gérald Tremblay a décidé de laisser tomber les gants blancs hier.

Alerté par le Service de sécurité incendie, qui s'inquiète d'un changement sur la rue Gilford, il a sommé dans un communiqué l'arrondissement de procéder à des modifications. «Comme maire de Montréal, je ne peux pas accepter qu'un arrondissement effectue des modifications à la circulation sans avoir tenu compte de l'avis du Service de sécurité incendie. Je me dois d'agir pour assurer la sécurité des Montréalais», a écrit le maire dans le communiqué diffusé en matinée.

À la demande de M. Tremblay, une rencontre d'urgence a eu lieu en après-midi entre le Plateau, le directeur général de la Ville et le Service de sécurité incendie. L'arrondissement a finalement accepté de remplacer des bollards installés en août dernier sur Gilford, entre Lanaudière et Chambord, par des cônes orange.

Les bollards déplaisent aux pompiers, qui y voient une entrave à la circulation de leurs camions. Le Plateau a fait valoir qu'ils seraient remplacés sous peu dans le cadre du plan global d'apaisement de la circulation, mais les pompiers ont exigé qu'ils soient retirés dès maintenant. L'arrondissement a accepté.

Le Plateau-Mont-Royal estime qu'il s'agit d'un problème administratif avant tout. Par la voie de sa porte-parole, le maire Luc Ferrandez accuse le maire Tremblay d'avoir politisé toute l'affaire pour gagner en visibilité.

«Nous avions déjà rencontré les pompiers, nous étions conscients du problème, a expliqué Catherine Maurice, de Projet Montréal. Mais Gérald Tremblay préfère faire de la petite politique et envoyer un communiqué aux médias pour en faire une histoire nationale. On parle de quelques bollards ici...»

Le maire a-t-il tenté de discuter avec les élus de l'arrondissement avant d'envoyer le communiqué ? «Non, a répondu M. Tremblay lors d'un point de presse. Mais il n'y a rien de politique ici. Il n'est pas question de politiser le dossier quand on parle de la sécurité de nos citoyens.»