Québec a fait une offre finale aujourd'hui au promoteur Luc Poirier pour acquérir son terrain de l'île Charron et l'annexer au parc national des Îles-de-Boucherville, offre balayée du revers de la main par le promoteur, qui préfère être exproprié.

Le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs négocie depuis des années avec M. Poirier pour acquérir la propriété de 20 hectares.

Le promoteur immobilier avait acquis le terrain en 2006 pour la somme de 6 millions dans le but d'y installer un développement immobilier vu comme une «nouvelle Île-des-Soeurs».

Mais après avoir reçu une pétition de 20 000 signatures, le gouvernement avait imposé une mise en réserve sur la propriété, dans le but d'empêcher le développement et d'annexer le terrain au parc. Cette mise en réserve prend fin le 28 octobre.

L'offre finale du gouvernement est de 15 millions de dollars. «Le gouvernement ne s'adonnera pas à une surenchère avec le promoteur et ne fera pas l'acquisition de la propriété à n'importe quel prix», a déclaré le ministre Pierre Arcand.

Son attachée de presse, Sarah Shirley, confirme qu'en cas de refus du promoteur, plusieurs possibilités seront sur la table, incluant l'expropriation ou l'abandon du projet.

Dans un entretien avec La Presse, Luc Poirier a qualifié de ridiculement basse l'offre de 15 millions. Il dit préférer l'expropriation. «Ce serait le meilleur scénario pour moi et pour eux aussi. Avec la valeur de mon terrain, la cour me donnerait beaucoup plus que 15 millions $ et eux ils pourraient dire que ce n'est pas eux qui ont décidé le prix», explique-t-il.

Les groupes écologistes demandent plutôt à Luc Poirier d'accepter l'offre du gouvernement.

«En ces temps où les inquiétudes sont grandissantes quant à la disparition de zones naturelles en milieu urbain et périurbain, nous invitons Investissement Luc Poirier à faire preuve de civisme et à accepter l'offre (...). La population de la région de Montréal se réjouirait de voir la biodiversité du parc national des Îles-de-Boucherville enfin sécurisée», a déclaré Coralie Deny, du Conseil régional de l'environnement de Montréal.