Le feuilleton des compteurs d'eau continue de hanter Montréal et ses contribuables. L'administration Tremblay a autorisé la semaine dernière le paiement d'une somme de 3,1 millions au consortium GÉNIeau. Le chèque sera envoyé par la poste deux ans presque jour pour jour après la résiliation de l'entente de 355 millions par la Ville.

Ce paiement va éponger la pénalité prévue au contrat en cas de résiliation, mais il ne signale pas la fin de l'histoire. GÉNIeau réclame, en plus des frais d'annulation, plus de 30 millions à Montréal pour des travaux qu'il affirme avoir exécutés avant la résiliation du contrat.

Le consortium GÉNIeau, dirigé par l'homme d'affaires Tony Accurso et par la firme d'ingénieurs Dessau, avait obtenu en 2007 le mandat d'installer des compteurs dans les immeubles industriels, commerciaux et institutionnels. Des observateurs avaient estimé que ce contrat était bien trop généreux, et un expert avait souligné que Montréal s'apprêtait à payer plus de 3000$ par compteur, ce qui était trois fois trop, selon lui.

Puis le vérificateur général de la Ville, Jacques Bergeron, a relevé en septembre 2009 une série d'irrégularités dans l'attribution du contrat et a transmis le dossier à la Sûreté du Québec. Gérald Tremblay a finalement décidé de résilier purement et simplement le contrat, quelques semaines avant les dernières élections municipales. Deux hauts fonctionnaires ont été renvoyés dans la foulée de l'affaire: Claude Léger, alors directeur général de la Ville, et Robert Cassius de Linval, qui était directeur des «affaires corporatives».

Le consortium réclame depuis près de 34 millions à la Ville. L'arbitre Me Claude Bisson est chargé de trancher le litige, qui pourrait durer encore des mois. La Ville a même retenu les services de la firme d'experts KPMG pour l'aider à prouver que les réclamations du consortium sont excessives.

On ne sait pas pour l'instant combien coûteront à la Ville les services de KPMG.