Les travaux «vont bon train» pour rouvrir le pont Mercier à la circulation à temps pour la rentrée et éviter la congestion monstre appréhendée, a appris La Presse. L'ouverture de l'estacade du pont Champlain est néanmoins sérieusement envisagée afin de sortir autobus et véhicules d'urgence des bouchons.

Le ministère des Transports du Québec (MTQ) fera le point demain sur les travaux réalisés depuis la fermeture du pont Mercier, le 14 juin, et ceux nécessaires avant de le rouvrir définitivement à la circulation. À moins d'un pépin de dernière minute, on semble avoir bon espoir de respecter l'objectif d'une réouverture à temps pour la rentrée, dans deux semaines.

En parallèle, le comité d'élus chargé d'étudier la congestion dans la métropole se réunit ce matin afin de se pencher, entre autres, sur la possibilité de recourir à l'estacade du pont Champlain. Construite en 1965 afin de contrôler la dérive des glaces, celle-ci sert actuellement de piste cyclable. On envisage de s'en servir pour permettre aux véhicules d'urgence d'éviter de s'empêtrer dans la congestion. Les autobus aussi pourraient être admis.

Mais voilà, souvent évoquée depuis 25 ans, l'idée d'utiliser l'estacade a seulement été mise à l'épreuve à deux reprises, lors de la crise amérindienne d'Oka en 1990, alors que le pont Mercier avait été bloqué, et à l'automne 1991, lors d'importants travaux sur le pont Champlain.

L'accès à la structure pose un problème de taille, car aucun lien ne relie directement la structure longeant le pont Champlain à Brossard, ce qui impose aux véhicules un détour de plusieurs kilomètres jusqu'à Sainte-Catherine par une jetée. Or, simple chemin de terre jusqu'en 1990, celle-ci a été asphaltée d'urgence lors de la crise amérindienne pour accueillir autobus et automobilistes.

Le MTQ tente depuis 1988 de transformer l'estacade en voie réservée aux autobus, mais le fédéral s'y est opposé. «C'est impossible. L'estacade ne rencontre pas les normes de la sécurité routière et n'a pas été construite pour cet usage», avait déclaré le ministre d'État aux Transports, Jean Corbeil, en 1990. «Ce n'est qu'avec beaucoup de réticences et pour rendre service à la population que nous avions accepté d'ouvrir cette voie pendant la crise autochtone», avait-il ajouté. D'importantes contraintes limitent également la circulation à seulement 300 véhicules par heure, une fraction du flot sur le pont Champlain voisin.