Avec le retour de températures plus clémentes, les autorités en santé publique diminueront leurs mesures de prévention à compter d'aujourd'hui. La canicule qui a frappé le Québec de mercredi à samedi aurait déjà engendré une dizaine de décès, mais il faudra attendre quelques jours avant d'avoir le bilan total des conséquences de cet épisode de chaleur extrême, a indiqué l'Agence de la santé et des services sociaux (ASSS) de Montréal.

Au cours des prochains jours, des médecins se pencheront sur tous les cas de décès possiblement liés à la chaleur, a expliqué hier la porte-parole de l'ASSS de Montréal, Geneviève Bettez. L'an dernier, les cinq jours de chaleur extrême qui avaient touché Montréal, du 7 au 11 juillet, avaient causé la mort de 106 personnes.

Fait encourageant, les transports en ambulance à l'hôpital en raison de la chaleur n'ont pas augmenté de façon significative, hier, probablement parce que le mercure était de retour aux normales de saison. Les autorités ont tout même suivi la situation de près puisque les effets néfastes de la chaleur sur la santé sont cumulatifs.

Mesures de prévention

Pour éviter des décès chez les populations vulnérables comme les aînés et les jeunes enfants, la direction de la santé publique de Montréal et la Ville ont décidé d'intensifier leurs mesures de précaution samedi.

Tout au long de la journée, des équipes de policiers du Service de police de la Ville de Montréal, de cadets et de pompiers ont également fait du porte-à-porte samedi dans divers secteurs de la ville décrits comme des îlots de chaleur pour s'informer sur l'état de santé des personnes vulnérables et leur faire part des précautions à prendre.

« Nous leur faisons part des consignes d'usage comme boire beaucoup d'eau, réduire l'activité physique et fréquenter les endroits climatisés », a expliqué Sylvain Lemay, inspecteur-chef au SPVM. « On s'assure également qu'ils ont de la parenté ou des amis qui sont faciles à rejoindre », a ajouté Richard Perry, chef aux opérations au Service de sécurité incendie de Montréal.

Les policiers et pompiers ont visité plus de 6000 foyers, tous désignés par la Direction de la santé publique de Montréal, comme étant situés dans des îlots de chaleur prioritaires, des lieux où les températures estivales sont plus élevées notamment en raison de l'absence de végétation et la présence de matériaux qui emmagasinent la chaleur, comme le béton et l'asphalte. Des résidences situées dans les quartiers Plateau-Mont-Royal, Montréal-Nord, LaSalle, Verdun et Centre-Sud ont été visitées. L'opération a pris fin au 1450, rue Plessis, à l'intérieur d'un grand immeuble à logements où vivent de nombreuses personnes âgées.

« Ç'a été très difficile, a raconté Hénedine Huet, une résidante de 82 ans. Hier et avant-hier, ç'a été terrible. J'avais de la misère à respirer. J'habite ici depuis 12 ans. C'est la première année que c'est chaud comme ça. »

La concierge de l'immeuble, Monique Normand, a indiqué que plusieurs résidants âgés ont été gravement incommodés par la chaleur, particulièrement les personnes asthmatiques. Personne n'a toutefois dû être transporté à l'hôpital. De toutes les personnes visitées par les services de sécurité publique, seulement cinq ont nécessité des soins de santé.

C'est la deuxième année qu'une telle opération est mise en place en période de canicule.

Pour aider les citoyens à combattre la chaleur, les différents arrondissements de la ville de Montréal ont par ailleurs prolongé les heures d'ouverture des piscines publiques et des pataugeoires. Dans l'arrondissement Saint-Laurent, une dizaine de brumisateurs reliés à des bornes-fontaines ont été mis à la disposition des citoyens qui souhaitent se rafraîchir. À compter d'aujourd'hui, les plans d'eau devraient retrouver leurs horaires habituels.