Montréalais et banlieusards se préparaient jeudi après-midi à affronter une autre heure de pointe pénible, au lendemain de l'annonce confirmant la fermeture partielle du pont Mercier, qui durera jusqu'à la fin du mois d'août, au plus tôt.

Pendant ce temps, les maires de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) réclamaient d'Ottawa et de Québec la création d'un comité d'urgence pour planifier et coordonner les mesures de mitigation à prévoir afin de maintenir une certaine fluidité dans la circulation et d'évaluer les risques que présente le réseau routier.

Le président de la CMM et maire de Montréal, Gérald Tremblay, a pressé les ministères fédéral et provincial des Transports de déléguer des représentants à ce comité d'urgence. Il s'est dit inquiet des impacts économiques et environnementaux de la situation.

Le contrecoup est ressenti tant par les automobilistes que par les chauffeurs et répartiteurs de l'industrie du camionnage, qui ont peiné à trouver des alternatives sur le réseau routier.

En matinée, les ponts Champlain et Victoria ont été pris d'assaut par des travailleurs tentant d'échapper au pire, mais, rapidement, la congestion s'est installée. Ironiquement, c'est le pont Mercier lui-même qui a été le moins affecté.

La situation était pire en direction de la Rive-Sud que dans l'autre sens. Avec la fermeture du pont Mercier vers le sud, la fermeture aussi complète du pont Victoria vers le sud et une panne d'autobus dans l'une des deux voies disponibles sur le pont Champlain, il ne restait plus qu'une seule voie en direction sud entre la pointe ouest de l'Île de Montréal et le pont Jacques-Cartier.

Sans surprise, un gigantesque bouchon s'est formé sur l'autoroute Décarie entre le pont Champlain et l'autoroute Métropolitaine, à plusieurs kilomètres du pont.

C'est le transport en commun qui est sorti gagnant de cette première journée de bouleversements. L'Agence métropolitaine de transport (AMT) avait augmenté de 50% le nombre de départs du train de banlieue entre Candiac et le centre-ville de Montréal.

Le président de l'organisme, Joël Gauthier, n'avait pas les chiffres exacts en main, mais il a affirmé jeudi que l'affluence était en hausse dans les stationnements incitatifs et non seulement sur la ligne reliant Candiac-Montréal, mais aussi sur la liaison Saint-Hilaire-Montréal.

M. Gauthier a précisé que l'agence entendait s'ajuster selon l'évolution de la situation, indiquant notamment que l'on se pencherait sur la problématique du transport dans le sens contraire de l'heure de pointe.

Il a ajouté que la possibilité d'installer un lien maritime avec un bateau-passeur ou un traversier était également à l'étude, mais qu'aucun navire de ce type n'était disponible à ce moment-ci.