Les parcomètres de la métropole n'ont jamais rapporté autant et, pourtant, les redevances qu'ils rapportent à la Ville de Montréal sont au mieux stagnants, au pire en baisse, révèlent les états financiers de Stationnement de Montréal, publiés hier. Cette contre-performance a une cause bien précise, selon la direction de la société: BIXI.

Les automobilistes ont injecté 60,9 millions de dollars dans les parcomètres et stationnements publics de la métropole en 2010, une somme sans précédent. C'est une hausse de 4,6% par rapport à l'année précédente. Or, pendant la même période, les redevances, taxes, frais d'intérêts et loyers versés par Stationnement de Montréal à la Ville ont augmenté d'à peine 300 000$ pour se chiffrer à 41,4 millions.

La multiplication des parcomètres et la hausse de leurs tarifs ont provoqué la colère des commerçants dans les derniers mois. Alors pourquoi ne rapportent-ils pas davantage dans les coffres municipaux? Le président du conseil d'administration de Stationnement de Montréal, Rémi Racine, montre du doigt l'aventure BIXI.

«Dans les dépenses, cette année, il y a 3,8 millions qui sont dus à notre relation avec BIXI», a-t-il indiqué.

Sans ces frais, dit-il, les redevances auraient augmenté davantage que les revenus.

Stationnement de Montréal, qui pilotait le populaire programme de vélo en libre-service depuis sa création, l'a cédé à la Ville de Montréal plus tôt ce printemps. La société en commandite estime qu'elle a vendu à perte les stations d'ancrage des bicyclettes, ce qui a plombé ses résultats de 2,5 millions.

La «municipalisation» de BIXI a également privé Stationnement de Montréal de 1,3 million en revenus d'intérêts. La société en commandite avait en effet prêté 33 millions à son satellite, la Société de vélo en libre-service (SVLS), pour qu'elle mette le programme sur pied.

Le mois dernier, BIXI a été placé sous la direction de la Ville de Montréal, qui a consenti un prêt de 37 millions pour lui permettre de poursuivre ses activités. La Ville va aussi garantir les emprunts de la SVLS jusqu'à concurrence de 71 millions.

Un écart inexpliqué

Stationnement de Montréal a affirmé hier avoir versé des redevances de 41,1 millions à la Ville de Montréal en 2009. Lorsqu'elle a divulgué ses états financiers, il y a un an, l'entreprise avait pourtant affirmé qu'elle avait versé 42,5 millions à la municipalité.

M. Racine n'a pas été en mesure d'expliquer cet écart hier.

«C'est l'administration précédente qui avait sorti ce chiffre, a-t-il dit. Je ne suis pas capable de le reconstituer.»