Un mois après avoir modifié dans la controverse le sens de la circulation autour du parc Laurier, l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal a officiellement commencé hier le comptage systématique des voitures. L'opération, à la fois mécanique et manuelle, a lieu à une quinzaine d'endroits et durera une semaine.

«Nous aurons ensuite une meilleure indication des améliorations à apporter.» dit Michel Tanguay, porte-parole de l'arrondissement.

Le maire Luc Ferrandez a déjà promis que des mesures correctives seraient implantées au plus tard à la mi-août. Les résidants du secteur ont constaté une augmentation des embouteillages, mais il est plausible que des chantiers importants plus à l'ouest aient contribué à empirer la situation.

Les récentes mesures de l'administration Ferrandez auraient eu un impact jusque dans l'arrondissement voisin de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension. Celui-ci a adopté la semaine dernière une résolution demandant leur annulation, jusqu'à ce que des études d'impact aient été réalisées et transmises aux élus.

La mairesse Anie Samson, élue sous la bannière du parti de l'opposition officielle Vision Montréal, estime que l'administration du Plateau-Mont-Royal a géré le dossier de façon fort cavalière. «C'est totalement bloqué dans nos rues! Quand tu prends des mesures aussi radicales, il faut demander à tes voisins si ça les dérange.» Ce dernier épisode illustre les problèmes de gouvernance de Montréal, affirme Mme Samson. «Les arrondissements sont rois et maîtres même pour la circulation. Ça n'a pas de sens. Si tu t'enfermes et tu ne fais que te regarder le nombril, ça ne peut pas marcher.»

Du côté de Rosemont-La Petite-Patrie, le maire François Croteau est plus réservé: pas question de jeter la pierre à son voisin... pour l'instant. «Il y a actuellement beaucoup de travaux, beaucoup d'autres endroits où la circulation est bloquée. Je préfère attendre la fin des travaux avant de porter un jugement.»