Tandis que la plupart des Québécois amorçaient leur journée de travail ou de congé, des milliers d'oiseaux de nuit profitaient des derniers moments du Bal en blanc, lundi matin, au Palais des congrès de Montréal.

Encore cette année, la grande fête annuelle, qui a commencé à 21h dimanche, affichait complet. Quelque 15 000 billets ont été vendus, a indiqué le porte-parole de l'évènement, Paul Gilbert.

À 10h, lundi matin, la grande salle était encore pleine. Verres fumés sur le nez, les fêtards vêtus de blanc se déhanchaient sur la musique techno du DJ anglais Ben Gold, extatique derrière son clavier.

À l'extérieure de la salle, Guillaume Giroux, de La Prairie, était assis contre le mur, épuisé, mais ravi. Lui et ses amis ont vécu l'expérience à jeun, a-t-il expliqué pour justifier sa fatigue.

«J'ai fait une petite sieste et j'ai bu une boisson énergisante avant, et je peux vous dire que j'ai vraiment trippé», a dit l'étudiant universitaire de 22 ans.

Son ami Jean-François Brunelle a opiné. «C'était écoeurant», a résumé le jeune homme de 19 ans, qui étudie en médecine vétérinaire. «C'est sûr que ça tombe pendant mes examens, mais ça fait du bien de se changer les idées», a-t-il ajouté.

Jean Dion, qui participe au Bal en blanc depuis 10 ans, affichait le même enthousiasme. «Ça n'a pas changé, sauf que les gens sont encore plus dans le party qu'avant», a dit l'homme de 43 ans.

M. Dion a particulièrement apprécié la performance de la vedette de musique électronique Tiësto, l'invité de marque de cette 17e édition du Bal en blanc. Ce DJ néerlandais de réputation internationale a offert une performance à la cérémonie des jeux Olympiques d'Athènes, en 2004.

«Il y avait vraiment des gros noms cette année», a dit Guillaume Giroux, soulignant la présence de Cosmic Gate et de Markus Schulz.

En sortant de la salle, Saranaz Mohammadi, de Montréal, a partagé un sentiment plus mitigé.

«C'était bien, mais ça me décourage de voir à quel point certaines personnes ne connaissent pas leur limite», a dit Mme Mohammadi, en faisant référence à la consommation abusive de certains fêtards. «Au moins, il y avait vraiment de belles fesses dans la salle, hommes et femmes!» a-t-elle ajouté en riant.

«C'est dommage, parce que les gens qui abusent gâchent leur soirée, mais aussi celle des amis qui les accompagnent», a souligné Jean Dion.

Une arrestation

La police de Montréal, qui était présente pendant l'évènement, a arrêté une seule personne: une femme de 27 ans sera accusée de possession de stupéfiants (amphétamine et cannabis) dans le but d'en faire le trafic.

Les gardiens de sécurité embauchés par les organisateurs ont intercepté 22 personnes en possession de stupéfiants lors de la fouille obligatoire à l'entrée. Ces derniers se sont vu refuser l'entrée au Bal en blanc et leur drogue a été saisie et détruite, selon Olivier Lapointe, porte-parole de la police de Montréal.