Ce sondage contient quelques bonnes surprises pour ceux qui déplorent le manque d'intérêt des citoyens pour la chose publique. Plus de la moitié des répondants, 53%, affirment avoir suivi de «très près» ou d'«assez près» le feuilleton de l'espionnage du vérificateur général, Jacques Bergeron, dont les courriels ont été ouverts et ses visiteurs filmés sur l'ordre du contrôleur général, Pierre Reid.

Une proportion semblable, 52%, ont suivi la controverse du président du conseil municipal, Claude Dauphin, qui lui aussi a vu ses courriels interceptés par M. Reid. L'affaire plus récente de l'ex-chef de police Yvan Delorme a été suivie par un peu moins de répondants, soit 40%.

Les sondeurs se sont quelque peu amusés à trouver un point de comparaison, en demandant si les répondants avaient suivi le Canadien de Montréal en séries éliminatoires. Résultat: 56% d'entre eux ont suivi cet événement de près. Presque autant que la controverse du vérificateur général? Pas tout à fait, nuance Jaideep Mukerji. «D'abord, les gens ont tendance à faire gonfler les résultats dans des questions comme celle sur le vérificateur général, pour mieux paraître. Ensuite, l'intensité n'est pas la même.»

En effet, 32% des répondants ont suivi «de très près» les séries du Canadien. Pour l'espionnage du vérificateur général et du président du conseil, ils n'ont été que 15% et 14% à être aussi intéressés.

Quoi qu'il en soit, les Montréalais ont suffisamment suivi ces controverses pour être en mesure de donner leur verdict. Et il est défavorable à l'administration municipale: 67% des répondants répondent «non» quand on leur demande s'il était correct que Pierre Reid ouvre les courriels de Jacques Bergeron et Claude Dauphin. Seulement 16% ont répondu oui.

«C'est intéressant, j'aurais pensé que les actes de M. Reid, dans le contexte de scandales et de corruption, de demandes d'enquêtes publiques depuis deux ans, auraient trouvé plus de sympathie», note M. Mukerji.

La crédibilité du maire est également mise à rude épreuve quand on demande aux répondants de l'évaluer. Quelque 64% ne croient pas Gérald Tremblay quand il a soutenu ne pas être au courant de l'ouverture des courriels; 23% se disent incertains, tandis que 13% le croient.