Montréal vibre au son des séries et ni le froid ni la défaite du Canadien n'ont fait baisser la fièvre des partisans lundi soir.

«On peut perdre une bataille, mais l'essentiel, c'est de ne pas perdre la guerre!» a laissé tomber Éric Gingras, attablé à la taverne Normand, remplie à craquer lundi soir. «De toute manière, une victoire en quatre matchs aurait été improbable. Je garde tout de même espoir d'une victoire en cinq matchs!»

Fidèles à leurs habitudes, les Montréalais se sont rassemblés aux quatre coins de la métropole pour regarder l'affrontement entre le Canadien de Montréal et ses plus vieux rivaux, les Bruins de Boston. L'après-match s'est toutefois déroulé dans le calme, les partisans préférant retourner chez eux après la partie au lieu de prendre la rue Sainte-Catherine d'assaut comme par le passé.

La caserne 25 de la rue Drummond avait des allures de bar sportif lundi soir. À l'ombre d'une réplique de la Coupe Stanley, une poignée de pompiers vêtus de chandails du Canadien avaient les yeux rivés sur le match. Des gilets du Canadien et des Bruins étaient suspendus au mur et un filet de hockey trônait à l'avant d'un camion.

Quelques policiers du Service de police de la Ville de Montréal ont profité du calme dans les rues du centre-ville pour se joindre à eux quelques minutes lors de la première période.

«On joint l'utile à l'agréable!» a lancé le commandant Sylvain Bissonette. «Ça nous permet de rencontrer l'équipe de pompiers en poste ce soir et de nous réchauffer un peu. Il faut dire qu'il règne toujours une super ambiance dans les casernes de Montréal.»

Les partisans réchauffent l'avant-match

Dès l'avant-match, de nombreux partisans sont venus démontrer leur soutien aux joueurs du CH. Malgré le froid de canard qui régnait à Montréal, quelques milliers de personnes ont participé à la fête organisée devant le Centre Bell avant le match.

Dès 17h15, une quinzaine de partisans étaient déjà agglutinés devant l'entrée de garage de l'aréna dans l'espoir d'apercevoir, ne serait-ce que quelques secondes, l'un de leurs joueurs favoris au volant d'une voiture de luxe. «J'ai vu Gomez, Kostitsyn et Pouliot», a énuméré Jonathan Lamarche-Crespo, 21 ans, des étoiles dans les yeux. «P.K. Subban a même klaxonné», s'est exclamé le jeune homme de Saint-Hubert.

Munis de drapeaux, de fanions et de chandails du Canadien, les partisans du Tricolore avaient déjà le coeur à la fête une heure avant la mise au jeu. «C'est une véritable mer rouge!» a fait remarquer Mathieu Marcoux, qui, comme de nombreux autres partisans, s'était maquillé pour le match.

Les partisans des Bruins étaient beaucoup moins nombreux. Malgré leur désavantage numérique, Matt Noiles et Tyler Gould paradaient fièrement sur la place du Centenaire avec leur chandail de l'équipe de Boston. La veille, les deux jeunes hommes de la Nouvelle-Écosse avaient conduit environ 12 heures pour pouvoir assister à la partie.

«C'est sûr qu'on se sent un peu seuls. Il y a au moins 1000 personnes qui nous ont hués en même temps tout à l'heure», a dit Matt Noiles. «Ça démontre que notre équipe a vraiment besoin de nous.»

Anick Dupont estimait que son équipe avait besoin d'une plus grande intervention que celle des fans. La partisane de la Sainte-Flanelle «presque depuis sa naissance» s'est procuré de l'eau bénite à l'oratoire Saint-Joseph en vue du match.

«L'an dernier, je l'ai fait pour les séries contre les Capitals de Washington et les Penguins de Pittsburgh, mais je n'ai pas eu le temps pendant les matchs contre les Flyers de Philadelphie et regardez ce qui s'est passé! Je ne me referai pas prendre cette année!»

À la Cage aux sports du Centre Bell, on semblait également vivre d'espoir. «Je prédis que Montréal va l'emporter en cinq matchs», a affirmé Gaétan-Philippe Raby. «Comme partisans, on est là pour leur montrer qu'on est fiers et qu'on y croit», a-t-il ajouté en pointant la réplique de la Coupe Stanley qu'il portait sous le bras.