Transformer l'ancien Institut des sourds et muets, au 7400, boulevard Saint-Laurent, en complexe de 302 appartements en copropriété est une «trahison» de la politique montréalaise en matière d'habitation, a dénoncé hier une coalition d'organismes communautaires et d'associations de locataires.

Appuyés par Québec solidaire, les porte-parole ont déposé une pétition de 550 noms qui demande un moratoire sur toute transformation de l'édifice. Le promoteur souhaite créer un vaste complexe d'habitation autour du bâtiment principal, construit à partir de 1916 et classé par la Ville comme «immeuble de valeur patrimoniale exceptionnelle». Il promet de réserver 15% du projet au logement abordable et offre 300 000$ pour la création de logements sociaux ailleurs.

Le projet met toutefois fin à la vocation communautaire de l'immeuble, actuellement occupé par une douzaine d'organismes d'aide et de groupes populaires. La Coalition des AmiEs du Centre 7400 juge insuffisante l'offre de logements sociaux et déplore le fait que les groupes qui occupent actuellement l'immeuble soient laissés à eux-mêmes. La croisade est cependant plombée par un rapport favorable que l'Office de consultation publique de Montréal a produit au début du mois après avoir entendu plus de 300 personnes et reçu 25 mémoires. L'OCPM juge que le promoteur «contribuera de façon significative à l'amélioration du cadre de vie du secteur et à la vitalité des commerces et services des environs». On salue en outre «la qualité des choix architecturaux et des aménagements paysagers proposés par le promoteur», le Groupe Thibault, Messier, Savard et associés/Développements McGill. L'Office prend acte de l'inquiétude de certains participants et recommande qu'une «étude de l'impact social et communautaire» soit dorénavant déposée au moment de l'analyse de projets semblables.