Naomi Bronstein, une Montréalaise qui a consacré sa vie aux orphelins et aux enfants malades du tiers-monde, s'est éteinte la semaine dernière au Guatemala. Elle avait 65 ans.

L'engagement de Naomi Bronstein lui a valu de nombreuses distinctions au cours des 30 dernières années, dont l'Ordre du Canada en 1983. En 1985, La Presse lui a décerné le titre de personnalité de l'année tant son parcours est exceptionnel.

«Naomi était incapable de voir quelqu'un souffrir et elle croyait que tous les enfants avaient le droit de vivre, a dit hier sa fille Heidi Bronstein. Elle est la preuve qu'une seule personne peut faire la différence.»

Mère de 12 enfants, dont 7 adoptés, Naomi Bronstein s'est intéressée à la cause des enfants dès l'adolescence. En 1969, alors âgée de 24 ans, elle a commencé sa carrière humanitaire au Vietnam, où la guerre faisait rage.

Elle y a cofondé Families for Children, un organisme qui emmenait des orphelins en Amérique du Nord pour qu'ils y soient adoptés. En 1972, elle a ouvert un orphelinat à Phnom Penh, au Cambodge.

Trois ans plus tard, un drame a assombri ses efforts. Un avion qui transportait 140 orphelins vietnamiens vers l'Amérique du Nord s'est écrasé en bout de piste à Saïgon, causant la mort des 208 personnes qui se trouvaient à bord.

Refusant de se laisser abattre, Naomi Bronstein s'est envolée pour le Guatemala l'année suivante pour y fonder un autre orphelinat. Dans ce pays ravagé par la guerre civile, les enfants mouraient de faim.

Menaces de mort

Après quelques années, elle a dû revenir au Canada après que des menaces de mort ont été proférées à l'endroit des enfants de l'orphelinat. À Ottawa, elle a fondé Heal The Children Canada, qui emmenait au pays des enfants du tiers-monde pour les faire opérer. L'organisme a fermé en 1990 par manque de fonds.

Naomi Bronstein est alors repartie au Cambodge pour ouvrir un nouvel orphelinat. Au début des années 2000, elle a choisi de retourner au Guatemala pour fonder un autre organisme consacré aux enfants. Elle est notamment venue en aide à la population après le passage de l'ouragan Stan, en octobre 2005.

Celle que l'on surnommait «la mère Teresa du Canada» est morte pendant son sommeil le 23 décembre au terme d'une longue maladie cardiaque. Ses funérailles auront lieu aujourd'hui à Montréal.