Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) dépense environ 6 millions de dollars par année pour louer des locaux du secteur privé, selon des documents que La Presse a obtenus grâce à la Loi sur l'accès à l'information. La location de bâtiments municipaux coûte pourtant moins cher.

Entre 2006 et 2009, le SPVM a versé près de 25 millions en loyers à des propriétaires privés, notamment pour 19 de ses 33 postes de quartier (PDQ). Idem pour les bureaux des enquêtes spécialisées, à Place Versailles, qui coûtent près de 1 million par année en loyer. Les policiers du groupe Éclipse, ceux du métro et les employés du centre opérationnel Sud, au centre-ville, sont également logés dans des bureaux loués au secteur privé, selon le document obtenu par La Presse.

Les 14 autres PDQ, les trois autres centres opérationnels et le quartier général sont situés dans des propriétés appartenant à la ville centre, aux arrondissements ou aux villes liées.

«En fait, environ la moitié de nos locaux sont loués», a indiqué l'inspecteur-chef Patrick Lalonde, adjoint au chef du service de soutien aux opérations du SPVM. Les frais de location sont moins élevés lorsque la Ville est propriétaire des bâtiments, reconnaît M. Lalonde, qui n'était pas en mesure hier de chiffrer la différence de coûts. «Cependant, les bâtiments municipaux ne correspondent pas nécessairement à nos critères d'emplacement», a-t-il dit.

Patrick Lalonde explique que, lors de l'implantation des postes de quartier, en 1997, la Ville a dû trouver rapidement des locaux pour loger les 49 PDQ.

«Des baux à long terme - souvent de 10 ans - ont été conclus», a expliqué l'inspecteur-chef Lalonde. Dans les ententes, les propriétaires devaient se charger des modifications nécessaires dans l'immeuble, comme l'installation de portes et de murs sécurisés, ainsi que de son entretien. La Ville, qui est la réelle locataire, sous-loue les bâtiments au SPVM.

Depuis 1997, le nombre de PDQ a chuté de 49 à 33. Les frais de location sont d'ailleurs passés de 6,7 millions en 2006 à 5,8 millions l'an dernier.

«Chaque fois qu'un bâtiment municipal est disponible et qu'il correspond à nos besoins, nous le prenons», a assuré Patrick Lalonde. Il cite en exemple les PDQ nos 3 et 16, qui ont déménagé dans des bâtiments municipaux cette année.

La Fraternité des policiers de Montréal n'était pas disponible pour répondre à nos questions cette semaine.