Le maire de Westmount, Peter Trent, a réitéré hier son refus de réintégrer l'Union des municipalités du Québec (UMQ) tant que Gilles Vaillancourt siégera au comité de direction et au conseil d'administration du regroupement.

M. Trent estime que le maire de Laval, qui fait l'objet d'une enquête de la Sûreté du Québec, devrait se retirer temporairement tant que planent des accusations à son encontre. Rappelons que deux députés, Serge Ménard et Vincent Auclair, affirment que M. Vaillancourt leur a offert des enveloppes d'argent alors qu'ils étaient en campagne électorale dans des circonscriptions lavalloises. Gilles Vaillancourt nie ces accusations, et a mis les deux députés en demeure de se rétracter.

«Québec a demandé à Gilles Vaillancourt de donner sa démission d'Hydro-Québec», rappelle M. Trent, en référence à une déclaration de la ministre des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau, qui a invité vendredi dernier le maire de Laval à «réfléchir sérieusement» à son rôle au conseil d'administration de la société d'État.

«Si le conseil d'administration d'Hydro-Québec considère qu'il est approprié qu'il démissionne, alors la même logique doit s'appliquer à l'UMQ», tranche-t-il.

À Laval, le porte-parole du maire explique que Gilles Vaillancourt entend rester en poste à l'UMQ. Pour ce qui est d'Hydro-Québec, M. Vaillancourt «est toujours en réflexion».

Prudence à l'UMQ

Le maire de Westmount a quitté ses fonctions au comité de direction et au conseil d'administration de l'UMQ mardi dernier alors qu'une crise d'une rare ampleur secouait le monde municipal. Son retrait se voulait une manière de protester contre le refus de démissionner de celui qui était alors président de l'Union, le maire de Saint-Jérôme, Marc Gascon.

M. Gascon, qui est la cible d'allégations de conflit d'intérêts, a finalement démissionné jeudi tout en clamant son innocence. Mais selon M. Trent, ce n'est pas suffisant. Les accusations récentes contre Gilles Vaillancourt minent aussi la crédibilité de l'UMQ, croit-il.

À l'Union des municipalités du Québec, on rappelle que Gilles Vaillancourt a choisi de démissionner jeudi d'un comité sur les finances dont il était le porte-parole. «Par ce geste, il a prouvé qu'il avait l'UMQ à coeur, a expliqué hier le nouveau président par intérim de l'Union, le maire de Rimouski, Éric Forest. Je pense qu'il est prématuré de lui demander de quitter ses autres fonctions.»

«Gilles Vaillancourt n'est pas porte-parole de l'Union, note M. Forest. Il est un administrateur parmi des dizaines d'autres.»