Le ministre des Transports du Québec, Sam Hamad, a présenté mardi une nouvelle mouture du projet de reconstruction de l'échangeur Turcot, dans le sud-ouest de Montréal.

Cette nouvelle version d'un projet de 3 milliards de dollars, dont la construction sera lancée dans un an, prévoit l'aménagement de voies autoroutières sur des piliers de 7 m au lieu de remblais, dans le secteur résidentiel de Côte-Saint-Paul. La création de ces hauts monticules était vivement dénoncée par la population et les autorités locales.

Le ministère des Transports a aussi décidé de réduire la largeur des voies et des accotements sur l'autoroute 720, juste à l'est de l'échangeur. Cela évitera la démolition de plusieurs maisons du quartier Saint-Henri mais, en revanche, une partie de l'Autoroute 720 sera «rétrogradée» au rang de route nationale.

Le projet présenté mardi par M. Hamad, en présence des ministres Marguerite Blais et Raymond Bachand et du maire de Montréal, Gérald Tremblay, comporte aussi plusieurs améliorations notables par rapport au projet original, soumis en 2009.

Ainsi, le Ministère a doublé (à 30 m au lieu de 15) la largeur du parc linéaire qui sera aménagé au pied de la falaise Saint-Jacques, un écoterritoire qui longe le complexe Turcot sur plusieurs kilomètres dans son axe est-ouest. Une dalle-parc d'une superficie de 1900 m2 sera construite au-dessus de l'autoroute 20 et d'un corridor ferroviaire pour permettre au public d'accéder à ce parc linéaire.

Le verdissement des emprises autour des infrastructures routières s'étendra sur un total de 30 hectares, et le MTQ y prévoit la plantation de 2800 arbres et arbustes.

Enfin, selon le Ministère, la réalisation de ce projet réduira la pollution sonore causée par la circulation pour 83 % des habitants des quartiers limitrophes de l'échangeur. Le bruit dans ces quartiers du sud-ouest de Montréal dépasse régulièrement les normes et recommandations de l'Organisation mondiale de la Santé.

L'échangeur Turcot est le carrefour autoroutier le plus fréquenté au Québec, avec des débits de circulation estimés à 290 000 véhicules par jour. Construit en béton sur de hautes colonnes culminant à 30 m de hauteur, l'échangeur, inauguré en 1967, est en fin de vie utile. Le MTQ estime que l'entretien de ses structures coûte 50 millions de dollars par année.

Le ministre Hamad a dit mardi qu'»il faut aller de l'avant» avec ce projet controversé, et qu'il est de la responsabilité du MTQ de garantir la sécurité des usagers et de protéger les échanges économiques dans la métropole.

Pour sa part, le maire de Montréal, qui avait soutenu jusqu'en avril dernier la réalisation d'un projet très différent, a reconnu que l'appui de la Ville à ce projet était le fruit d'un «compromis», mais il a ajouté que le projet du MTQ tenait compte des préoccupations de son administration en matière d'aménagement, de qualité de vie et de transports collectifs.

«Après des années de discussions, a affirmé le maire Tremblay, nous sommes très heureux de voir ce projet prendre forme. Tous les détails ne sont pas encore réglés, mais une chose est acquise: la volonté de collaborer de nos deux organisations dans un esprit de transparence et de confiance.»

«Le projet présenté aujourd'hui, a-t-il conclu, résulte d'une plus grande écoute des besoins exprimés par la Ville de Montréal. Nous allons donc collaborer avec le ministère des Transports dans la réalisation du projet de reconstruction de l'échangeur Turcot.»