En ne tenant compte que des projets de plus de 100 millions de dollars, il y a actuellement pour environ 11 milliards de dollars de projets de transports en commun en chantier ou à l'étude dans la région métropolitaine. C'est plus de quatre fois le total de tous les investissements consentis en la matière depuis 10 ans.

Selon des données compilées par le ministère des Transports du Québec à la demande de La Presse, environ 2,7 milliards de dollars ont été investis entre 2000 et 2008 dans de nouveaux services (trains de banlieue, prolongement du métro à Laval) dans l'acquisition d'autobus ou le maintien des infrastructures.

>>> Coûts estimés des projets de transport en commun en cours ou à l'étude dans la grande région métropolitaine

Plusieurs projets qui devaient être réalisés durant ces années (prolongement des lignes 4 et 5 du métro, à Longueuil et dans l'est de la métropole, aménagement d'un train léger sur l'estacade du pont Champlain) sont toujours à l'étude ou en suspens.

D'autres s'y sont ajoutés: service rapide par bus sur le boulevard Pie-IX, tramway, trains de banlieue, navette ferroviaire pour l'aéroport de Dorval, gare intermodale au centre-ville, centres d'entretien du matériel roulant des trains de banlieue.

Dans la plupart des cas, ces projets n'ont pas encore reçu l'aval du gouvernement, qui serait leur principal bailleur de fonds. Plusieurs d'entre eux figurent toutefois parmi des projets prioritaires que la Ville de Montréal souhaite financer grâce à une nouvelle taxe sur l'immatriculation.

Cette taxe sur l'immatriculation, dont on ne sait pas encore à combien elle s'élèvera, s'ajoute à la taxe sur le stationnement entrée en vigueur au début de 2010 et à la hausse de 1,5 cent de la taxe sur l'essence, décrétée au printemps pour financer les transports collectifs à Montréal ou dans les banlieues.

Ces ponctions successives dans les poches des automobilistes ne seront toutefois pas suffisantes pour financer le virage vers les transports collectifs dont rêvent Montréal et les autres municipalités de l'île.

Les projets énumérés dans la liste ci-contre (à l'exception des prolongements du métro, financés à 100% par le gouvernement, et de la navette aéroportuaire) doivent en effet être financés à 25% par les municipalités desservies et par leurs sociétés de transport respectives.

De plus, les projets de cette liste s'ajoutent à d'autres de plus petite envergure auxquels doivent aussi contribuer les municipalités, comme la rénovation des stations de métro, le remplacement des autobus en fin de vie utile, l'aménagement de voies réservées aux autobus, la construction de garages ou l'achat de systèmes d'exploitation.

Ces investissements de nature courante peuvent représenter une somme considérable dans un contexte où les transporteurs publics augmentent les heures de desserte et diversifient leur parc de véhicules pour assurer plus de services à leurs usagers.

À ce titre, dans son dernier plan d'immobilisation, la Société de transport de Montréal a constaté elle aussi une «accélération des investissements» prévus au cours des prochaines années.

De 2003 à 2009, donc en 7 ans, la STM a investi un total de 1,6 milliard de dollars dans ses infrastructures et son matériel roulant. Or, de 2010 à 2012, pour 3 ans, les dépenses d'immobilisation prévues s'élèvent à 2,1 milliards de dollars.