Le mythique restaurant Hélène-de-Champlain, fermé depuis janvier 2010, reprendra bientôt vie grâce à un investissement de 10 millions. Le conseil de l'arrondissement de Ville-Marie a finalement voté la semaine dernière la transformation complète de l'établissement géré par l'animateur Pierre Marcotte depuis 1983.

Le promoteur du projet, dont l'identité n'a pas été révélée, espère d'ici un an être homologué et afficher la bannière de prestige Relais & Châteaux. La superficie des lieux va pratiquement être multipliée par sept, passant de 675 à 4303 mètres carrés. Selon les documents soumis aux élus, des terrasses extérieures, un restaurant, une salle de réception, une école de cuisine et même une bibliothèque y seront aménagés. Le bâtiment lui-même, qu'on destinait à devenir un pavillon des sports lors de sa construction en 1937 et qui est finalement devenu un restaurant en 1955, sera complètement rénové. Il est l'oeuvre des architectes municipaux Donat Beaupré et Émile Daoust en collaboration avec le célèbre Frederick G. Todd, qui a notamment restauré le parc du Mont-Royal.

La façade architecturale des bâtiments «rappelle l'architecture des maisons québécoises typiques, avec son toit en pente et ses lucarnes», peut-on lire dans les documents décisionnels.

Site du patrimoine potentiel

Depuis 2007, la portion de l'île où se trouve le pavillon Hélène-de-Champlain a été classée par règlement comme un site du patrimoine potentiel et comme un secteur de valeur exceptionnelle. Les travaux ambitieux qui modifieront profondément les lieux ont cependant été acceptés, en premier lieu par le Comité consultatif d'urbanisme qui a émis un avis favorable à l'unanimité le 8 juillet dernier.

Fait inusité, il n'existe aucune norme de construction dans ce secteur, ni en matière de hauteur, de densité ou d'implantation. On en conclut donc que le but de la réglementation était de «cristalliser» la forme des bâtiments existants, ce qui n'exclut pas leur transformation.

«Au niveau architectural, la proposition constitue indéniablement une mise en valeur du bâtiment existant», peut-on lire. On estime que les nouveaux usages du bâtiment «se confondront avec les activités courantes de l'établissement» et seront «sans impact sur le milieu d'insertion».

Les travaux devraient démarrer d'ici quelques semaines. Le gestionnaire du restaurant, Pierre Marcotte, avait annoncé en 2007 son intention de fermer l'établissement, l'édifice ayant besoin de rénovations estimées à 5 millions. Les systèmes de chauffage et de climatisation, notamment, devaient être complètement refaits. La fermeture en janvier dernier avait provoqué la perte de 80 emplois.

Le groupe français Relais & Châteaux, créé en 1955, regroupe 453 hôtels de charme et restaurants gastronomiques dans 50 pays, «des vignes de la Napa Valley aux plages de Bali, des oliviers de Provence aux réserves d'Afrique du Sud», peut-on lire sur son site internet. L'enseigne, qui est en fait une forme de certification, est déjà présente à Montréal, au restaurant Toqué!