La Société de transport de Montréal investira près de 200 millions pour remplacer son vieux système de radiocommunication et déployer un système de GPS qui permettra de fournir de l'information aux usagers de l'autobus en temps réel.

Les élus du conseil municipal ont approuvé hier le règlement d'emprunt de 182 millions qui permettra à la STM de financer le projet. Le dispositif coûtera environ 100 000$ pour chaque autobus du réseau. Il remplacera l'actuel système de radiocommunication, qui date de plus de 15 ans.

«Imaginez la ville de Montréal, avec tous les chantiers et les événements qu'on y trouve, illustre Pierre Dauphinais, directeur exécutif de la gestion des projets majeurs à la STM. Il n'y a pas une firme qui est capable de gérer un parc de 1800 autobus sur un réseau comme ça sans savoir où se trouvent ses véhicules.»

Le système permettra aux dirigeants de la STM de connaître en temps réel l'emplacement de chaque autobus en circulation afin d'ajuster le service et éviter les retards. Un chauffeur qui est coincé dans un embouteillage, par exemple, recevra l'ordre d'accélérer sa route dans la mesure du possible. Un autre qui a pris de l'avance ralentira.

Les usagers tireront profit du nouveau système aussi, estime Pierre Dauphinais. D'abord parce que le service sera plus régulier et fiable, ensuite parce que le système de GPS permettra à la STM d'informer sa clientèle des délais d'attente en temps réel. On trouve déjà un système semblable dans certaines stations de métro, où les passagers sont informés des délais avant l'arrivée du prochain train.

Certains abribus seront munis de bornes qui indiquent l'heure précise du prochain départ, indique M. Dauphinais. Mais cette option, très dispendieuse, ne sera utilisée qu'aux arrêts les plus fréquentés. En revanche, la STM pourra diffuser l'information en temps réel sur l'internet, ou encore sur les téléphones cellulaires dits «intelligents» comme les iPhone et les BlackBerry.

«Les clients pourront s'abonner et nous leur enverrons de l'information au sujet des modifications ou des problèmes du service», explique M. Dauphinais.

Le projet devrait obtenir l'aval du conseil d'agglomération demain. La STM devra ensuite obtenir des subventions gouvernementales avant de mettre son projet sur les rails. Elle espère lancer un appel d'offres l'an prochain.

Dans un scénario optimiste, le nouveau service sera déployé sur certaines lignes en 2013. Il pourrait être étendu dans tout le réseau d'autobus en 2014 ou en 2015.

Les partis de l'opposition ont voté contre la résolution, hier, estimant qu'un emprunt d'une telle ampleur devrait être étudié de près par une commission spéciale.

«On n'est pas contre l'amélioration des services de transports en commun, a indiqué la leader de Projet Montréal, Josée Duplessis. On souhaite vérifier l'estimation des coûts.»