Plus de 100 000 personnes ont assisté dimanche au 18ème défilé de la Fierté gaie, à Montréal. Si les hommes courts vêtus et les transsexuels aux décolletés affolants ont été remarqués sur le parcours du défilé, des visages moins habituels s'y sont associés: celui des hommes et des femmes politiques.

« L'homophobie existe encore. Il reste encore beaucoup à faire », estime Jean-Marie Dion, de Québec solidaire. « C'est une manifestation qui rassemble beaucoup de gens. On veut exprimer notre solidarité avec la cause gaie », dit quant à lui Ronald Cameron, porte-parole de Québec solidaire Montréal.

Non loin des représentants de Québec solidaire, l'ancien chef libéral Stéphane Dion a accompagné Philippe Allard, candidat du PLC dans Laurier-Ste-Marie. « Il faut continuer à sensibiliser la société contre l'homophobie », croit M. Allard, qui n'a pas manqué de souligner l'absence du Parti conservateur dans le cortège.

Aux côtés des membres du Parti vert, Georges Laraque n'est pas passé inaperçu en tête du défilé. « Discriminer les gais ou discriminer les Noirs, pour moi, c'est la même chose », dit l'ancien joueur du Canadien qui milite, depuis sa retraite, pour diverses causes environnementales.

« Je fais le plus de causes possibles. Certains disent que c'est trop, mais je leur réponds que j'en fais pour les gens qui ne font rien. C'est important d'utiliser ma notoriété, dit-il. J'aime la justice sociale et l'idée de l'égalité pour tout le monde. »

Soixante-douze contingents ont marché sur le boulevard René-Lévesque. Parmi eux, des groupes représentant des minorités culturelles. Une façon de rappeler que si les droits des homosexuels ont beaucoup évolué au Canada, bien des luttes restent à mener à l'étranger.

« Au Liban et dans les pays arabes, les gens doivent vraiment se battre. Plus on est visibles ici, plus on peut démystifier l'homosexualité pour eux », explique Sam Khoury, le vice-président d'Helem, une association LGBT libanaise.

Ga'ava, une association pour la communauté LGBT juive de Montréal, a participé pour la troisième fois au défilé de la Fierté gaie. Sur le char, des jeunes hommes équipés de modestes shorts blancs et bleus brandissaient des pancartes aux slogans humoristiques comme « My pickle is Kosher » (« Mon cornichon est casher »).

À l'issue du défilé, les organisateurs, satisfaits du déroulement de la journée, ont toutefois déploré le manque de soutien financier, de Montréal comme de Québec. « On essaie d'éponger un déficit de 75 000$ », dit Jean-Sébastien Boudreault, vice-président des Célébrations de la fierté gaie. « On trouve ça déplorable que les politiciens viennent chercher le soutien de la communauté LGBT mais que l'on ne voit rien quand vient le temps de faire un geste », poursuit-il. « On va devoir faire un bilan, mais on ne peut pas vivre avec un déficit aussi grand. »