Le lock-out a pris fin au port de Montréal hier en début de soirée à l'issue d'une journée d'intenses négociations. Le port, fermé depuis cinq jours, rouvrira demain et, dès lundi, parties syndicale et patronale entameront des négociations intensives pour le renouvellement de la convention collective.

«On a convenu d'un retour au calme et à la stabilité jusqu'à au moins le mois d'octobre», dit Gilles Corriveau, porte-parole de l'Association des employeurs maritimes. L'abandon des moyens de pression était une condition sine qua non à la suspension du lock-out.

«On est très joyeux, c'est une bonne chose qui nous arrive: pour mon syndicat, pour l'employeur, pour les gens d'affaires, pour la population du Québec et du Canada, se félicite Daniel Tremblay, président du syndicat des débardeurs. Tout revient à la normale, il y a eu des moyens de pression du syndicat et de l'employeur, mais tout ça disparaît.»

Sans convention collective depuis décembre 2008, les 900 débardeurs de Montréal menaçaient de prendre des moyens de pression cette semaine, parmi lesquels un refus de faire des heures supplémentaires. Face à cette perspective, l'Association des employeurs maritimes avait préféré imposer un lock-out.

La situation avait inquiété commerces et entreprises du Québec. «Les commerces attendent des livraisons, les fabricants et les entreprises de ressources naturelles veulent faire des exportations», dit Françoise Bertrand, PDG de la Fédération des chambres de commerce du Québec. Selon elle, des sociétés en affaires avec l'étranger auraient pu risquer des pénalités ou perdre des contrats si le lock-out s'était poursuivi.

«L'Association des employeurs a toujours été à la recherche d'une solution rapide et on a toujours été sensible à ce que vivaient les entrepreneurs», assure M. Corriveau. «Il y a eu des pertes financières, c'est sûr. C'est trop tôt pour les évaluer, mais elles sont inférieures à ce que cela aurait coûté avec les moyens de pression», assure-t-il.

Le protocole de retour au travail, négocié avec l'aide d'un médiateur, doit être soumis à l'approbation des syndiqués à 10h ce matin. S'il est accepté par les membres du syndicat des débardeurs, le port reprendra ses activités demain, à 8h. Des négociations intensives en vue du renouvellement de la convention collective reprendront lundi. Daniel Tremblay espère arriver «très bientôt» à une entente.