La Voie maritime a été rouverte à la navigation cet après-midi, environ 72 heures après le déversement de mazout survenu aux écluses de Sainte-Catherine. Les opérations de nettoyage pour récupérer l'huile et le pétrole à la surface de l'eau se poursuivront toutefois pour au moins une semaine.

«Il n'y a aucun pétrole de libre dans l'eau. Tout a été contenu sur la rive nord et sur la rive sud à l'intérieur d'estacades», a assuré Jack Meloche, gestionnaire des opérations et des services régionaux de la Corporation de gestion de la Voie maritime du Saint-Laurent. «Les navires vont traverser l'écluse très lentement pour éviter de faire des vagues», a-t-il ajouté.

Cet après-midi, 16 bateaux attendaient le feu vert de la garde-côtière pour traverser les écluses à la hauteur de Ville Sainte-Catherine, sur la Rive-Sud de Montréal. Lundi soir, le navire M/V Richelieu de la compagnie Canada Steamship Lines (CSL) y a perforé l'un de ses réservoirs de carburant en passant sur son ancre en tentant de freiner à la suite d'un problème mécanique. Le passage maritime a été fermé à la navigation à ce moment.

Selon les évaluations de la Corporation de gestion de la Voie maritime, ce délai devrait entraîner des coûts d'environ 400 000$ pour l'ensemble des transporteurs concernés. On ne sait pas encore s'ils ont entrepris des démarches de dédommagement auprès de CSL et si la compagnie acceptera de défrayer la note.

L'entreprise a toutefois assuré qu'elle allait rembourser tous les coûts de décontamination liés à l'accident. Selon Jean-François Lebrun, de la firme de communications National et porte-parole pour CSL, «moins de 50 tonnes» de mazout composé d'huile et de pétrole se sont répandues dans le Saint-Laurent. Le fioul aurait débordé sur le pont du navire lundi soir après que le réservoir perforé se soit rempli d'eau.

Aujourd'hui, des plongeurs ont fixé une plaque d'acier de dix mètres sur la brèche qui s'est formée à la coque à la suite de la collision. Le pompage pour vider l'eau et le carburant du réservoir abîmé s'est poursuivi toute la journée.

«Le M/V Richelieu est en bon état pour quitter le quai, reprendre son trajet vers Québec afin d'y décharger sa cargaison et se rendre ensuite en cale sèche au chantier maritime pour effectuer des réparations permanentes à la coque», a écrit M. Lebrun dans un communiqué diffusé en fin d'après-midi.

D'ailleurs, le navire de la CSL a obtenu en soirée l'autorisation pour quitter son point d'amarrage et poursuivre sa route vers Québec. Les vingt autres navires devraient quitter le quai de Sainte-Catherine de façon progressive.

Bilan du déversement

Selon Environnement Canada, les opérations de nettoyage devraient durer encore au moins une semaine. Une quinzaine d'oiseaux souillés ont été observés près des lieux de l'accident. Six d'entre eux ont été pris en charge par la faculté de médecine vétérinaire de Saint-Hyacinthe. Trois poissons morts ont été retrouvés, mais la cause de leur décès n'a pas encore été établie.

«L'huile est toujours restée entre l'écluse de Ste-Catherine et l'estacade au quai Baillargeon. Elle n'a jamais été dans un autre bassin, dans le bassin La Prairie. Donc la qualité de l'eau dans les autres bassins au fleuve St-Laurent est toujours très bonne», a expliqué Sonia Laforest d'Environnement Canada lors d'un point de presse en matinée.

Même s'il s'agit d'un premier accident du genre à survenir dans la Voie maritime du Saint-Laurent, le gouvernement du Canada ne considère pas cet événement comme une «catastrophe environnementale».

Il faudra environ une journée et demie avant que le trafic maritime ne revienne à la normale.

-Avec La PC