Depuis le début de 2010, 44 prostituées et 74 clients ont été arrêtés dans Hochelaga-Maisonneuve et l'offensive policière se poursuivra tout l'été.

En conférence de presse hier, François Cayer, commandant du Service de police de la Ville de Montréal, et Réal Ménard, maire de l'arrondissement, ont relevé qu'il s'agissait de contrer une recrudescence de la prostitution dans l'arrondissement. Selon eux, une partie de la prostitution du Quartier des spectacles - en plein branle-bas de combat - se serait déplacée vers Hochelaga-Maisonneuve, ce qui rend l'endroit «extrêmement dangereux», selon Réal Ménard.

 

Renforts policiers

D'autres opérations policières sont prévues dans les prochaines semaines dans l'arrondissement. Deux cadets supplémentaires sont affectés à la surveillance de la rue Sainte-Catherine Est et les policiers continueront de distribuer des brochures aux citoyens pour leur rappeler qu'ils risquent de se retrouver devant les tribunaux s'ils sollicitent des prostituées. Les policiers invitent aussi les résidants à leur fournir tout renseignement susceptible de mener à l'arrestation de prostituées ou de clients.

«La prostitution et les incivilités qui l'accompagnent se déroulent dans un quartier résidentiel densément peuplé, a rappelé Laurent Blanchard, conseiller municipal du district d'Hochelaga. Il n'est pas question qu'on se dise qu'on est dans Hochelaga-Maisonneuve et que ce n'est pas grave. Il faut plutôt qu'Hochelaga-Maisonneuve soit à la hauteur de la réputation que l'arrondissement a acquise.»

«La rue Sainte-Catherine Est est engagée dans un renouveau commercial; le dynamisme de ses marchands et son parti pris pour le commerce équitable sont autant d'indices que la rue est en pleine effervescence et que la prostitution de rue n'est pas compatible avec la croissance des affaires», a dit Annie Martel, commerçante engagée dans le conseil d'administration de la société locale de développement commercial.

Luc Morin, président de l'organisme communautaire Dopamine, qui oeuvre auprès des prostituées, se désole de la répression en cours. «Comme organisme qui travaille dans la rue auprès de ces gens, on ne peut pas être pour la répression. Ça va probablement entraîner un simple déplacement du problème et ça va augmenter encore davantage la judiciarisation. Par contre, nous sommes très satisfaits des liens que nous créons avec le réseau de la santé qui fait preuve de beaucoup d'ouverture.»