Il y a trois semaines, Patricia Tulasne a trouvé un Beagle abandonné d'environ 6 mois dans la cour de son triplex d'Hochelaga-Maisonneuve. «Il était extrêmement maigre, mais pour le reste, il était en bonne santé. Il n'avait pas de problème de comportement non plus. C'est le parfait exemple d'un animal injustement délaissé», raconte la porte-parole de la Société québécoise pour la défense des animaux (SQDA).

Elle tenait dans ses bras l'animal en question, Octave, lors d'une conférence de presse hier à l'hôtel de ville de Montréal. La Ville a lancé un appel «à la responsabilité et au civisme» pour que les Montréalais n'abandonnent pas leurs animaux domestiques à l'occasion de la période de déménagement.

 

Le foyer, pas l'animalerie

La Ville ne possède pas de chiffres sur le nombre d'animaux errants. Mais la SPCA a estimé leur nombre à 500 000 à l'échelle de la province. «On n'abandonne pas ses enfants, alors on ne devrait pas abandonner son animal», dit Alan DeSousa, vice-président du comité exécutif de Montréal et maire de l'arrondissement de Saint-Laurent.

Mme Tulasne suggère aux gens de bien réfléchir à leurs besoins avant d'acheter un animal domestique. Elle conseille aussi aux acheteurs de visiter les foyers comme ceux de la SPCA au lieu de se rendre dans une animalerie. Quant aux locataires dont le propriétaire refuse les chiens ou les autres animaux, elle leur conseille de conclure une entente à l'amiable avant de signer le bail. «On peut par exemple proposer de verser un dépôt préventif», suggère-t-elle.

Au Québec, 45% des ménages possèdent un animal domestique. En moyenne, ils le gardent seulement deux années.

Trop d'animaux en ville

Mme Tulasne et M. DeSousa soutiennent que Montréal a un problème de surpopulation animalière. Ils veulent agir en amont en encourageant la stérilisation. Dans l'arrondissement de Saint-Laurent, M. DeSousa accorde par exemple un rabais de licence pour les animaux déjà stérilisés. Depuis plus de cinq ans, l'arrondissement possède aussi un programme de stérilisation de chats errants. Il coûte 6000$ par année. Une fois les chats stérilisés, on les marque puis on les remet en liberté.

«En comparaison, le service de fourrière a coûté 300 000$ dans les deux dernières années seulement pour Hochelaga-Maisonneuve, avance Mme Tulasne. Prévenir coûte moins cher.»