«Imaginez si, en plus, il y avait eu la parade de la Coupe Stanley à Montréal ce week-end. Armageddon!» a blagué MC Gilles, blogueur pour les FrancoFolies.

En effet, il ne restait plus beaucoup d'espace dans le centre-ville. La rue Sainte-Catherine était fermée à la circulation automobile dans le Village. Et elle était éventrée par la construction dans le Quartier des spectacles, où se tiennent les FrancoFolies. L'avenue du Mont-Royal était aussi piétonnière sur 2,5 km pour la manifestation Nuit blanche sur tableau noir. Les rues Peel et Crescent étaient également fermées aux voitures pour accueillir la faune de la F1. Et c'est sans compter les bars bondés qui diffusaient des matchs du Mondial, ainsi que le Piknic électronique et l'International des feux Loto-Québec qui commençaient tous deux cette fin de semaine.

 

Bref, les artères de Montréal étaient assiégées, au grand dam des chauffeurs de taxi. «C'était pas seulement la Formule 1, mais il y avait trop d'activités. Il n'y a rien qui est fait pour que les routes ne soient pas bloquées. Je ne peux même pas compter le nombre de clients mécontents. C'était trop», a tempêté un chauffeur de taxi hier après-midi.

«Les travaux et la congestion irritent évidemment les Montréalais. Mais aux yeux des touristes, je ne pense pas qu'ils nuisent à l'image de la ville», croit Romain Roult, chercheur du Groupe de recherche sur les espaces festifs de l'UQAM.

Pas de compétition

Selon lui, même si de nombreux rassemblements se sont déroulés en même temps, cela n'a pas créé une compétition qui leur a nui individuellement. Michel Depatie, directeur général de la Société de développement de l'avenue du Mont-Royal, est d'accord. «Notre public cible n'est pas le même que celui de la F1. Il n'y a pas vraiment d'impact. On croit avoir attiré 500 000 personnes sur l'avenue pour Nuit blanche sur tableau noir, soit autant que l'année dernière (alors qu'il n'y avait pas de Grand Prix).»

À l'échelle de Montréal, cette abondance crée une synergie, indique M. Roult. «Grâce à eux, Montréal s'affiche comme une métropole dynamique et effervescente. Cela aide son image de marque.»

Avec la collaboration d'Anabelle Nicoud