Le gouvernement Charest reste les bras croisés pendant que l'anarchie règne et que le travail au noir fleurit sur le chantier du pont Mercier, a accusé vendredi l'opposition péquiste.

En charge de la phase A du projet de réfection, la Mohawk Bridge Consortium regroupe cinq entreprises et aucune d'entre elles ne détient une licence d'entrepreneurs, a soulevé, en Chambre, le député péquiste François Rebello.

Alors que des syndiqués se plaignent du travail au noir sur le chantier, la Commission de la construction du Québec (CCQ) refuse d'intervenir pour des raisons politiques, a-t-il soutenu.

«Je veux savoir du ministre du Travail, pourquoi il empêche la Commission de la construction du Québec de faire son travail, de faire appliquer les lois sur le chantier du pont Mercier?» a lancé le député de La Prairie.

Le ministre du Travail, Sam Hamad, a dit être «au courant» de la situation prévalant sur le chantier du pont Mercier mais a nié avoir demandé à la CCQ de rester à l'écart du dossier.

Cependant, a-t-il ajouté, le gouvernement libéral favorise le dialogue avec les parties concernées plutôt que la confrontation.

«Il n'est pas question d'aller au-delà de la loi, et nous sommes en train de travailler avec la bande des Mohawks, avec les syndicats, avec la Commission de la construction pour faire valoir les idées de tout le monde, et on essaie de faire ça dans la paix et on essaie de faire ça dans le respect des lois et règlements», a expliqué le ministre.

Pour l'opposition, l'enjeu commande pourtant une grande fermeté. L'un des ponts les plus importants au Québec est laissé à la charge d'entrepreneurs dont la compétence et l'intégrité ne sont pas vérifiées par une autorité crédible, a martelé M. Rebello.

A son avis, le ministre Hamad fait montre d'un grave laxisme alors que la sécurité de la population est en jeu.

«Qu'il commande à la CCQ d'enquêter puis à la Régie du bâtiment de vérifier les entrepreneurs. C'est la sécurité des gens. Il s'agit d'un pont. Ce n'est pas un cabanon dans ma cour, c'est un pont. Il y a des milliers de Québécoises, de Québécois qui passent dessus chaque jour», a-t-il insisté.

Le ministre a rappelé que l'entente avait été conclue entre une société fédérale, Les Ponts Jacques Cartier et Champlain Incorporée (PJCCI), et la communauté mohawk.

L'entente avait pour but de «permettre aux Mohawks de travailler», a précisé M. Hamad.

Quant aux craintes exprimées par l'opposition péquiste en regard de la sécurité des travaux, le ministre a tenté de se faire rassurant, louant les habiletés des travailleurs autochtones.

«Il faut se rappeler, le mandat a été donné par le gouvernement fédéral. Et il faut se rappeler aussi que les Mohawks ont toujours eu une expertise mondiale et unique dans les travaux en hauteur», a-t-il énoncé.