L'administration Tremblay persiste et signe: elle dit être au fait depuis longtemps des irrégularités mises au jour par le vérificateur général dans l'adjudication du contrat de TELUS. Le porte-parole du maire a assuré hier que le dossier a été remis à la Sûreté du Québec bien avant que Jacques Bergeron n'ouvre une enquête sur le contrat de téléphonie.

Dans une présentation à huis clos devant la Commission des finances, dont La Presse a fait état hier, le vérificateur général a réfuté les explications de Gérald Tremblay, qui affirme n'avoir rien appris en lisant son rapport.

 

Le maire soutient que le dossier TELUS est sous «haute surveillance» depuis qu'une enquête interne a mené à l'arrestation d'un ex-fonctionnaire, Gilles Parent. Celui-ci faisait partie d'un groupe restreint qui a piloté la préparation de l'appel d'offres remporté par TELUS.

Or, dans sa présentation de jeudi, Jacques Bergeron affirme que l'arrestation de Parent n'a rien à voir avec son enquête.

«Les graves indices d'irrégularités mentionnés dans le rapport du vérificateur général portent sur le processus d'acquisition des services de télécommunications et non sur le dossier des malversations survenues dans les contrats en ressources d'appoint à la direction des services informatiques», peut-on y lire.

L'administration Tremblay rétorque qu'elle a bel et bien informé la SQ des problèmes du dossier TELUS il y a près de deux ans.

«En juillet 2008, on a effectivement transmis le dossier TELUS à la Sûreté du Québec», a affirmé hier le porte-parole du comité exécutif, Bernard Larin.

Il n'a pas souhaité commenter l'affaire davantage.

La chef de l'opposition, Louise Harel, s'est portée à la défense du vérificateur. «Je n'ai pas apprécié que le maire et le directeur général remettent en cause la crédibilité du vérificateur général, a-t-elle indiqué. Il y a des institutions, le vérificateur général en est une, qui sont au-dessus des élus.»

Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, a pour sa part qualifié de «regrettable» le différend qui oppose le vérificateur général et le directeur général de la Ville, Louis Roquet, que Jacques Bergeron critique d'ailleurs dans sa présentation.