Vélo Québec modifie sa position. L'organisme demande maintenant le retrait des trois futurs pôles de ralentissement (chicanes) sur le circuit Gilles-Villeneuve.

Le mois dernier, la Société du parc Jean-Drapeau a annoncé qu'elle installerait ces pôles après le Grand Prix, le 14 juin. La vitesse serait aussi limitée à 30 km/h. Seule exception, la semaine entre 5h et 7h, période pendant laquelle les pôles et la limite de vitesse seraient retirés. La raison invoquée est la sécurité. L'année dernière, 28 utilisateurs du circuit ont dû être transportés en ambulance à la suite d'un accident.

 

La Fédération québécoise des sports cyclistes (FQSC) a contesté ces deux mesures, et a demandé à recevoir plus d'information sur ces accidents. Vélo Québec ne voulait pas se prononcer sur ces mesures, mais l'organisme a lui aussi demandé d'obtenir plus de détails sur les accidents.

C'est maintenant fait. «Sur les 28 accidents, aucun ne résulte d'une collision entre un cycliste et un piéton. Or, les pôles de ralentissement servent précisément à éviter ce type de collision. Je comprends que la Société du parc veuille améliorer la sécurité, mais sa solution proposée n'aidera en rien», soutient Suzanne Lareau, présidente-directrice générale de Vélo Québec.

La Presse a consulté le très bref compte rendu des accidents remis à Vélo Québec et à la FQSC. Les pôles de ralentissement doivent aussi servir à prévenir les collisions entre cyclistes et véhicules. Seulement deux ont été recensées l'année dernière: une avec une voiturette électrique, et une autre avec une automobile. Au total, 19 des 28 accidents ont été causés par la chute d'un cycliste qui n'impliquait pas d'autres individus (10 simples chutes et 9 collisions contre du mobilier urbain). Il y a aussi eu deux collisions entre cyclistes, et deux collisions cycliste-patineur.

«Quand on considère le nombre d'usagers du circuit, il y a peu d'accidents», estime Louis Barbeau, directeur général de la FQSC. Il se réjouit que Vélo Québec se rapproche de la position de son organisme.

Depuis son analyse du compte rendu des accidents, Vélo Québec a rencontré la Société du parc. «On ne leur a pas encore formulé nos propositions, indique Mme Lareau. Il faut qu'on se revoie avec les autres interlocuteurs», dit-elle en faisant allusion à la FQSC, à Triathlon Québec et à l'Association québécoise des sports en fauteuil roulant.

La porte-parole de la Société du parc Jean-Drapeau n'a pas répondu à nos demandes d'entrevue hier en fin d'après-midi.