La surveillance policière pendant les séries éliminatoires risque de coûter cher aux contribuables. Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a dû débourser 300 000 $ pour assurer la sécurité à la fin des matchs de la première ronde des séries éliminatoires, a appris La Presse.

Selon des chiffres obtenus grâce à la Loi sur l'accès à l'information, le SPVM a allongé près de 305 000$ pour payer les salaires, les heures supplémentaires et le matériel de son personnel affecté aux sept matchs opposant les Capitals de Washington au Canadien de Montréal. La dernière partie est celle qui a coûté le plus cher. Le déploiement important de policiers pour encadrer les partisans qui ont pris la rue Sainte-Catherine d'assaut a coûté 105 947$.

Cette somme n'inclut pas les dépenses liées à l'utilisation de l'hélicoptère de la Sûreté du Québec. En 2008, le recours à un hélicoptère de la Gendarmerie royale du Canada au cours de la série contre les Flyers de Philadelphie avait entraîné des dépenses de 4543 $.

Pour l'instant, la note globale pour tous les après-matchs des séries n'est pas connue puisque les employés du SPVM ont 30 jours pour envoyer leurs feuilles de présence indiquant les heures supplémentaires travaillées. Le total risque d'être toutefois substantiellement plus élevé.

Rappelons qu'à la fin du septième match de la deuxième ronde des séries - opposant le Tricolore aux Penguins de Pittsburgh -, le 12 mai, un dispositif important a été déployé pour gérer la casse et le pillage de trois boutiques au centre-ville. Des centaines de policiers patrouilleurs à vélo, à moto ou même à cheval ainsi que les quatre groupes d'intervention de la métropole, qui comprennent une section antiémeute, ont été mobilisés jusqu'à 2 h du matin.

«Nous avons procédé à plus de 50 arrestations le soir du 12 mai ou dans les jours qui ont suivi. Les enquêtes se poursuivent dans la majorité des dossiers et la facture continue donc de s'alourdir», a précisé Sylvain Brouillette, directeur adjoint des opérations du SPVM et responsable de la stratégie du service d'ordre les soirs de match.

Au cours des matchs qui ont suivi la victoire inespérée du Canadien contre les Capitals de Washington, le SPVM a décidé de fermer la rue Sainte-Catherine à la circulation à cinq reprises. Davantage de policiers ont dû être mobilisés pour gérer la circulation aux alentours du périmètre, a ajouté M. Brouillette.

Malgré les coûts élevés de l'opération, la police de Montréal ne refilera pas une partie de la facture au Centre Bell, a indiqué M. Brouillette. «Ce genre de rassemblement est prévu dans notre budget d'exploitation, a-t-il dit. Montréal est reconnue internationalement pour être sécuritaire. Nous encourageons les gens à venir au centre-ville lors de grands rassemblements», a-t-il ajouté en précisant que les responsables du grabuge n'étaient pas les partisans de la sainte Flanelle ou les spectateurs du Centre Bell.

En 2008, le maire de Montréal, Gérald Tremblay, avait écrit au premier ministre Charest pour lui demander de payer une partie des coûts de la surveillance policière lors des séries, qui s'étaient élevés à 1,3 million. Le gouvernement du Québec avait refusé de le faire.

À l'avenir, la Ville de Montréal tentera plutôt d'obtenir une enveloppe de la part du gouvernement du Québec pour l'aider à éponger les coûts de l'ensemble des manifestations d'envergure liées à son statut de grande métropole.

«Depuis quelques années, nous discutons avec le gouvernement provincial pour tenter de faire reconnaître notre statut particulier. Outre les après-matchs du Canadien, sur le plan policier, nous devons payer les frais, par exemple, lors des manifestations devant le bureau du premier ministre ou lors d'événements liés aux consulats», a fait valoir le porte-parole du comité exécutif, Bernard Larin. «Mais il n'est plus question de faire des demandes à la pièce», a-t-il précisé.

- Avec la collaboration de William Leclerc