Le désabusement de la population à l'égard des politiciens n'épargne pas l'hôtel de ville de Montréal. Ni le maire Gérald Tremblay ni les chefs des deux partis de l'opposition n'inspirent confiance aux Montréalais, révèle un sondage réalisé par la firme Angus Reid pour le compte de La Presse.

Le maire Tremblay a eu beau remanier de fond en comble l'appareil municipal dans la foulée des scandales qui ont miné son dernier mandat, à peine 20% des répondants ont dit avoir «beaucoup» ou «assez» confiance en son parti. La moitié de l'échantillon a dit avoir peu ou pas confiance dans les élus d'Union Montréal.

 

Les derniers mois ont été tourmentés pour M. Tremblay, dont l'administration a été éclaboussée par la révélation de nombreuses irrégularités dans l'attribution du contrat des compteurs d'eau et dans la gestion de la Société d'habitation et de développement de Montréal (SHDM).

Depuis sa réélection, le maire a adopté une série de mesures pour renforcer l'expertise interne de la fonction publique. Mais sa cote de confiance n'a pas grimpé pour autant.

Aucun parti épargné

Ses adversaires à l'hôtel de ville ne font guère mieux. À peine 23% des sondés ont exprimé leur confiance dans le parti qui forme l'opposition officielle, Vision Montréal. La chef de la formation politique, Louise Harel, a récemment admis avoir enfreint les lois électorales en cautionnant un prêt de 240 000$.

Même s'il obtient une meilleure cote que ses rivaux, le deuxième parti de l'opposition, Projet Montréal, est loin d'emballer la population. La formation de Richard Bergeron n'obtient la confiance que de 29% des répondants.

«On voit que l'image de toute la classe politique est ternie, constate Jaideep Mukerji, vice-président de la firme Angus Reid. Et les politiciens d'un parti ne sont pas nécessairement mieux vus que ceux d'un autre.»

On a aussi évalué le degré de confiance des chefs. Le maire Gérald Tremblay demeure le politicien municipal qui inspire le plus confiance aux Montréalais: 20% l'ont choisi, contre 19% pour Louise Harel et 14% pour Richard Bergeron. Toutefois, plus du tiers des répondants, 35%, ont affirmé ne faire confiance à aucun des trois chefs de parti.

M. Mukerji tient à préciser que la marge d'erreur de ces résultats se situe à près de 8points de pourcentage. Angus Reid a sondé 807 personnes sur la confiance à l'égard des politiciens au Québec, mais seulement 181 personnes ont été interrogées pour la portion strictement montréalaise de l'enquête.