L'administration Tremblay s'expliquait encore mal la démission-surprise d'Yvan Delorme, hier. Mais l'opposition et le syndicat qui représente les 4600 agents de la force policière ne sont pas tombés de leur chaise.

Pour le responsable de la sécurité publique au comité exécutif, Claude Trudel, la démission de M. Delorme a été une «grosse surprise».

«Est-ce qu'il s'est passé des choses? Je ne peux vous faire part de la conversation que j'ai eue avec lui, mais il a pris une décision et je suis obligé de la respecter», a-t-il indiqué.

 

Pas plus tard que l'an dernier, l'administration Tremblay a bonifié de 400 000$ le régime de retraite de M. Delorme pour le convaincre de rester en poste. La Ville n'aura toutefois pas à lui verser une prime de départ, puisqu'il s'agit d'une démission.

Yves Francoeur, président de la Fraternité des policiers de Montréal, est beaucoup moins étonné par le départ de M. Delorme. Selon lui, la rumeur de sa démission circulait à l'interne depuis des mois.

«Dans les coulisses, ça se discutait, il y a des gens qui avaient déjà commencé à se positionner», a-t-il indiqué.

M. Francoeur dresse un bilan peu flatteur du règne de M. Delorme. Le chef a été critiqué par ses troupes dans la foulée de l'émeute à Montréal. La Fraternité lui a reproché de ne pas s'être porté à la défense des deux agents impliqués dans l'arrestation qui s'est soldée par la mort du jeune Fredy Villanueva en août 2008.

Il souligne aussi que les relations de travail sont dans un cul-de-sac. Les policiers sont sans convention collective depuis 2006 et c'est un arbitre qui imposera bientôt un nouveau contrat de travail.

«Le lien de confiance entre les policiers de la base et le directeur était devenu très, très mince», a-t-il déploré.