Les mots Philippines et migration doivent certainement rimer en tagalog, la langue locale.

Aucun pays au monde ne compte plus sur l'émigration des siens pour nourrir son économie et sa population. En tout, 10 millions de Philippins, femmes et hommes, travaillent à l'étranger.

Si les hommes sont devenus l'épine dorsale de la marine marchande, les femmes, elles, exportent depuis longtemps leurs talents d'infirmières et de travailleuses domestiques. Le salaire que les émigrants reçoivent se transforme vite en bons de Western Union et atterrit dans les mains de leurs parents et enfants, restés aux Philippines.

 

Sans eux, les Philippines seraient au bord du gouffre économique. Les Émirats arabes unis, Hong-Kong et l'Arabie Saoudite crouleraient sous la carence de main-d'oeuvre.

Montréal aurait aussi du mal. Il faut se promener à Westmount pour voir les nannies philippines marcher côte à côte derrière des poussettes. Ou se rendre dans les usines où les membres de cette communauté sont particulièrement présents. Souvent, ces travailleurs possèdent des diplômes qui leur permettraient d'occuper des emplois beaucoup mieux rémunérés, mais les retards dans la reconnaissance de ces diplômes les obligent à prendre ce qui leur est offert. Il n'y a pas de temps à perdre. Chaque travailleur nourrit en moyenne cinq personnes dans sa ville d'origine.

La place importante qu'occupe le travail dans la vie des Philippins de Montréal ne les a pas empêchés de se regrouper. Malgré une immigration jeune - la première grande vague de Philippins est arrivée dans les années 70 -, cette communauté est bien organisée et elle a vite su prendre sa place. La présence philippine est particulièrement marquée autour du métro Plamondon, sur les avenues Van Horne et Victoria avoisinantes. Presque tous les commerces philippins de la ville y sont regroupés. La population philippine montréalaise vit d'ailleurs majoritairement (60%) dans ce secteur.

Élevés pour la plupart dans le giron catholique, les nouveaux arrivants de cette communauté trouvent souvent un premier cercle d'amis dans les églises catholiques et évangéliques qui leur sont destinées. D'autres, plus militants, ont l'embarras du choix pour s'engager dans des organisations à caractère social.

Tous s'inquiètent du sort de leur pays d'origine et en y envoyant de l'argent tous les mois, ils espèrent ainsi avoir leur mot à dire.

 

Population

24 900

Langue parlée

tagalog

Religions

catholicisme (85%)

protestantisme (12%)