La Ville a bouclé l'année 2009 avec un déficit de 531 000$ sur un budget total de plus de 4 milliards, selon les états financiers que M. DeSousa a dévoilés mercredi. C'est la première fois depuis des années que l'année financière ne se termine pas avec des surplus.

Comme la loi empêche les municipalités de faire des déficits, Montréal reportera le manque à gagner à son budget 2010.Le responsable des finances au comité exécutif affirme que l'impasse, qui correspond à 0,01% du budget, aurait été bien pire sans les mesures de redressement que la Ville a adoptées le printemps dernier.

L'administration Tremblay a en effet lancé une série de compressions afin de combler les chutes de revenu causées par la récession. Elle a notamment gelé les transferts aux arrondissements. Les mesures ont permis à la Ville d'économiser 117 millions.

Même si le budget frôle l'équilibre, les finances publiques sont toujours à risque, prévient M. DeSousa, qui souligne que la récession n'est guère terminée. Il a d'ailleurs mis la table à de nouvelles augmentations de l'impôt foncier pour les contribuables montréalais.

«La réalité de la vie, c'est qu'il y a toujours des augmentations de coûts, regardez les conventions collectives, l'énergie, les autres augmentations de coûts, a souligné M. DeSousa. Je pense que ce n'est pas raisonnable de penser qu'on peut geler.»

Rappelons que l'administration Tremblay a imposé une hausse de 5,3% de l'impôt foncier dans son dernier budget. Avec les augmentations décrétées dans certains arrondissements, le fardeau fiscal des Montréalais a cru en moyenne de 6%.

L'an dernier, les finances municipales ont été plombées par la baisse des revenus et des placements à court terme, qui a entraîné des pertes de près de 32 millions. Le ralentissement du marché immobilier s'est soldé par une perte de 5,8 millions en droits de mutation, communément appelés «taxe de bienvenue». La Ville a aussi dû allonger 27 millions pour combler le déficit de la Société de transport de Montréal.

La réduction du nombre de contraventions, conséquence des moyens de pression des policiers, a entraîné une perte de revenus de 24 millions, a indiqué le responsable des finances de la Ville, Robert Lamontagne. Mais cette perte n'apparaît pas aux états financiers grâce à une opération comptable.

Taxe sur l'essence

Dans son budget de mardi, le gouvernement Charest a donné un nouvel outil à la Ville pour affronter ses problèmes financiers. Québec permet en effet à la Communauté métropolitaine de Montréal de percevoir une taxe supplémentaire de 1,5 cent par litre de carburant. L'administration Tremblay compte utiliser ce nouveau pouvoir de taxation dès l'été.

Les sommes ainsi recueillies devraient permettre de combler le déficit de la STM, qui s'élèvera cette année à 40 millions.