Faible criminalité, coût de la vie avantageux, pollution atmosphérique modérée: il fait bon vivre à Montréal, selon une étude qui compare 24 grandes villes du monde. Mais le score de la métropole dans le palmarès est plombé par ses indicateurs économiques. Et elle arrive en queue de peloton, tout juste devant Toronto, pour le temps gaspillé à se rendre au travail.

L'aller-retour entre le domicile et le lieu de travail (le «navettage») prend en moyenne 76 minutes à Montréal, selon l'étude menée par le Conference Board of Canada pour le compte de la chambre de commerce de Toronto. Dans les grandes villes du monde, seul Toronto fait pire avec un temps moyen de 80 minutes.

 

À titre de comparaison, il faut 48,4 minutes pour se rendre au bureau et en revenir à Barcelone, 55,8 minutes à Boston, 63,2 minutes à Berlin et 68,1 minutes à New York. Même Los Angeles fait mieux que la métropole québécoise puisqu'il ne faut que 56,1 minutes pour l'aller-retour.

En marge du budget provincial dévoilé hier, le maire Gérald Tremblay a souligné que les embouteillages coûtent chaque année 1 milliard de dollars à l'économie de la métropole. Mais sommes-nous si loin derrière les autres métropoles du monde? Normand Parisien en doute. Le directeur général de Transport 2000 est sceptique devant l'étude.

«Nous sommes très perplexes devant ces données, qui placent Montréal en avant-dernière place, a-t-il indiqué. Pour le navettage, la situation n'est pas si mauvaise, selon nous.»

Il suggère de prendre l'étude avec un grain de sel car, à sa connaissance, Montréal est en fait l'une des villes d'Amérique du Nord où les temps de déplacement sont les plus courts.

En milieu de peloton

L'étude établit un «Bulletin de prospérité» des principales villes de l'Amérique du Nord, de l'Europe et des pays émergents. Boston arrive en tête grâce à la vigueur de son économie, mesurée à l'aide d'indices de revenus et d'éducation par personne. Toronto se classe au quatrième rang et Montréal arrive 15e, après Calgary, Seattle et Hong-Kong, mais avant Tokyo, Stockholm, Milan et Berlin.

La métropole québécoise figure dans le top 10 en matière d'attractivité. L'étude met en évidence son taux d'homicide, le plus bas après celui de Hong-Kong. Montréal arrive quatrième pour l'accessibilité de la propriété. Seule Seattle fait mieux en matière de coût de la vie.

En matière d'économie, Montréal dégringole au 20e rang. Le produit intérieur brut par habitant est l'un des plus bas, tout comme la productivité.