Depuis ce matin, le Biodôme et l'Insectarium de Montréal sont fermés pour une période indéterminée en raison du conflit de travail opposant les cols bleus et la Ville de Montréal. Or, d'autres institutions pourraient être touchées dans les semaines à venir si l'impasse persiste entre les deux parties.

«Nous avons quatre jours de négociation au début du mois d'avril et ces journées seront déterminantes dans l'allure du conflit, a indiqué le conseiller syndical Marc Ranger en entrevue avec Cyberpresse. Si le conflit perdure au terme de ces quatre journées, nous pourrions de beaucoup augmenter la pression.»

À la Ville de Montréal, on ne se montre pas impressionné par cette possible escalade. Au contraire, là aussi, on monte le ton. «Les cols bleus disent que nous n'avons rien de bon à leur proposer. Or, leur président Michel Parent a depuis un an en main des propositions de certains arrondissements afin qu'ils obtiennent plus de sous-contrats, lance Jean-Yves Hinse, directeur des relations professionnelles. Nous avons des propositions à faire et s'ils ne veulent pas les entendre début avril, nous allons rendre nos propositions publiques. Nous en sommes rendus là.»

Outre les hausses salariales, les négociations achoppent principalement sur la sous-traitance que le syndicat juge excessive.

En bon stratège, M. Ranger n'a pas voulu donner de détails sur les institutions et établissements qui pourraient être entraînés dans la spirale des moyens de pression. Par contre, le Biodôme et l'Insectarium sont des endroits sensibles puisqu'ils accueillent en moyenne 3200 personnes chaque jour.

En grève, les cols bleus doivent respecter une longue liste de conditions imposées par le Conseil des services essentiels. Ils érigent sporadiquement des lignes de piquetage à l'extérieur des deux édifices mais ils continuent à prodiguer les soins aux animaux, aux plantes et aux insectes.

«L'entente que nous avons avec la Ville est que nous fournissons tous les soins nécessaires aux collections vivantes. En retour, la Ville accepte de fermer les portes du Biodôme et de l'Insectarium, indique M. Ranger. De sorte que sur les 140 cols bleus concernés, la quasi-totalité sont au travail.

Par ailleurs, les employés des deux muséums refuseront maintenant de faire du temps supplémentaire ou de tenir les fonctions de chef d'équipe.

Ils ne feront pas plus d'heures supplémentaires pour la collecte des ordures. De sorte que si la collecte n'est pas terminée à l'intérieur des quarts de travail, là où les cols bleus font le ramassage, elles le seront à la collecte suivante.

Dans un communiqué de presse, la Ville indique : «La Ville demande la collaboration des citoyens afin que les objets n'ayant pas été ramassés soient retirés de la voie publique et replacés lors de la prochaine journée de collecte. Le cas échéant, la prochaine collecte débutera à l'endroit où elle s'était arrêtée précédemment.»

Les quelque 5000 cols bleus de la Ville de Montréal sont sans contrat de travail depuis le 31 août 2007.