Les cols bleus de Montréal ne pourront pas exercer de nouveaux moyens de pression cette semaine. Le Conseil des services essentiels a invalidé ce week-end l'avis de grève qu'ils avaient expédié à la Ville lundi dernier.

À compter de jeudi, les 5500 employés manuels de la Ville devaient cesser de faire des heures supplémentaires. Ils voulaient aussi empêcher des travailleurs syndiqués de remplacer des contremaîtres, mesure qui aurait touché une cinquantaine de postes.

La Ville a contesté cette deuxième mesure. Et dans une décision rendue samedi, le tribunal chargé d'approuver ces moyens de pression lui donne raison.

Le Conseil souligne que les contremaîtres ne font pas partie de la même «unité de négociation» que les autres cols bleus. D'ailleurs, s'ils devaient être «rapatriés» par leur syndicat, ils ne cesseraient pas de travailler. Le tribunal estime donc que ce moyen de pression ne constitue pas une grève au sens de la loi. C'est pourquoi l'avis de grève du 8 mars est jugé «sans objet».

Le Syndicat des cols bleus regroupés de Montréal compte interjeter appel. Mais peu importe le résultat de ses démarches, il lui sera impossible de lancer de nouveaux moyens de pression avant le milieu de la semaine, au plus tôt.

«Réévaluer la situation»

«Si l'on veut repartir en grève, on doit produire un nouvel avis, a indiqué le négociateur du Syndicat, Marc Ranger. Mais demain matin, de bonne heure, on va réévaluer la situation pour voir comment on va s'y prendre.»

«Pour nous, ça résout un vieux problème, a indiqué le directeur des relations professionnelles de la Ville, Jean-Yves Hinse. Car c'est une mesure que (les cols bleus) ont souvent utilisée historiquement.»

Le Syndicat des cols bleus regroupés avait annoncé ses nouveaux moyens de pression lundi dernier. Il souhaitait maintenir la pression sur l'administration municipale après le débrayage de plus d'un mois qui a touché tour à tour chaque arrondissement de la Ville.

Au début du mois de mars, les employés manuels ont terminé une série de 40 grèves tournantes qui ont touché chaque arrondissement deux fois.

Les cols bleus sont sans contrat de travail depuis deux ans et demi. Les pourparlers achoppent sur les salaires et le plancher d'emplois. Les travailleurs souhaitent que la Ville réduise son recours à la sous-traitance dans les travaux publics.

Une rencontre devant le conciliateur nommé par Québec la semaine dernière n'a pas permis de dénouer l'impasse. Une nouvelle ronde de pourparlers est prévue le 6 avril.