La grève des heures supplémentaires qu'entreprendront les cols bleus jeudi aura peu d'effet sur les services rendus à la population, affirment la Ville de Montréal et le syndicat des cols bleus. Réunies devant le Conseil des services essentiels hier après-midi, les deux parties sont parvenues à déterminer les services qui seront maintenus pendant cette grève.

Au-delà de leurs heures normales de travail, les cols bleus s'abstiendront notamment de ramasser les ordures, de réparer les trottoirs ou de nettoyer les rues. Les usines d'épuration d'eau, le déblayage des rues en cas de tempête de neige ou la réparation des conduites d'eau ne seront pas touchés par la grève.

«Ce n'est pas la population qui va régler notre convention collective. C'est l'administration de la Ville», a expliqué le président du Syndicat des cols bleus regroupés de Montréal, Michel Parent. «La Ville tente de jouer sur notre image négative, mais nous voulons clairement démontrer que nous ne prenons pas les citoyens en otages.»

«Si les employés ne peuvent pas terminer leur tournée de ramassage des ordures ou d'autres tâches prévues dans un temps donné, le travail sera terminé le lendemain. Donc, dans les faits, cette grève aura peu d'impact sur les activités quotidiennes des citoyens», a ajouté le directeur du capital humain à la Ville de Montréal, Jean-Yves Hinse.

Lors de leur rencontre devant le Conseil des services essentiels, les deux parties ont été incapables de s'entendre sur le débrayage éventuel de 60 cols bleus qui occupent temporairement des postes de contremaîtres, qui sont considérés comme des cadres. Le syndicat réclame que les cols bleus qui remplacent actuellement les contremaîtres en congé ne le fassent plus à compter de jeudi. La Ville soutient de son côté que le débrayage ne peut s'étendre aux cadres. Le Conseil devrait trancher cette question d'ici lundi.

Rappelons que, depuis 40 jours, les cols bleus de Montréal ont fait une grève tournante qui a touché chacun des arrondissements. Ils sont sans contrat de travail depuis deux ans et demi. Les points en litige sont notamment les salaires, les planchers d'emplois, les avantages sociaux et le recours à la sous-traitance.