La Ville de Longueuil envisage d'intenter une poursuite contre la Société de transport de Montréal (STM) pour contester la décision d'imposer à plusieurs milliers d'usagers de la Rive-Sud une hausse des coûts mensuels du métro de presque 60%, à partir du 1er juillet prochain.

C'est ce qu'a déclaré hier à La Presse la mairesse de Longueuil, Caroline St-Hilaire, en réaction aux modifications apportées à la grille des tarifs du métro, qui ont été entérinées hier, sans surprise et sans débat, par le conseil d'administration de la STM.

 

En vertu de ces changements approuvés à l'unanimité hier, la carte autobus-métro (CAM) de la STM, qui coûte 70$ par mois, ne pourra plus être utilisée pour avoir accès au métro à partir de la station de Longueuil.

À compter du 1er juillet, seuls les billets individuels et la carte de transport TRAM 3, qui coûte 111$ par mois, soit 41$ de plus que la CAM, permettra de prendre le métro à la seule station de la Rive-Sud, en direction de Montréal.

«Nous avons mandaté des avocats afin d'étudier les recours possibles pour obliger la STM, la Ville de Montréal et la Communauté métropolitaine de Montréal à respecter l'entente métropolitaine convenue en 2006, qui prévoit le maintien de la politique tarifaire actuelle jusqu'en décembre 2011, a déclaré la mairesse St-Hilaire. Nous considérons que cette entente vient d'être brisée par le vote du conseil d'administration de la STM.»

Depuis plusieurs années, des milliers d'usagers des transports en commun de la Rive-Sud profitent d'une sorte de privilège tarifaire qui leur permet d'accéder au métro en utilisant le même titre de transport que les Montréalais. Ces usagers se rendent jusqu'à la station de Longueuil par leurs propres moyens, et n'utilisent pas les services d'autobus locaux ou régionaux, auxquels ils auraient aussi accès en utilisant une carte TRAM 3.

On estime que de 4000 à 5000 usagers profitent de cette aubaine, chaque jour, sur la Rive-Sud, soit environ 15% de toute la clientèle de la station Longueuil.

À l'ouverture des trois nouvelles stations, à Laval, au nord de Montréal, en 2007, ce privilège a toutefois été remis en question, lorsque la STM a imposé l'utilisation d'un titre TRAM 3 à la clientèle de la banlieue nord.

En janvier, le maire de Laval, Gilles Vaillancourt, a menacé de rejeter l'adoption d'un nouveau cadre de financement métropolitain des transports en commun si la STM ne rétablissait pas sans délai l'égalité des tarifs entre les banlieues nord et sud. À contrecoeur, la STM a imposé un changement de titre de transport à Longueuil, sans demander l'avis de la mairesse.

Ces changements de titre de transport devraient entraîner des revenus additionnels estimés à environ 2 millions de dollars par année pour la STM. Le président de la société, Michel Labrecque, a assuré hier que ces revenus supplémentaires vont être réinvestis par la STM dans l'amélioration des infrastructures et des services aux usagers de la Rive-Sud.

Des mesures d'accompagnement spéciales et le détail des investissements promis à Longueuil seront annoncés plus tard par la STM, a indiqué M. Labrecque hier.